Le groupe Toyota résiste malgré ses problèmes de production au Japon
Pour le premier trimestre de son exercice fiscal 2024-2025, entamé au mois d’avril, le groupe Toyota a vu ses résultats progresser, et ce malgré des scandales au Japon qui ont perturbé sa production.
Entre avril et juin 2024, le numéro un mondial de l’automobile a en effet enregistré une hausse de 1,7 % de son bénéfice net sur un an, à 8,2 milliards d'euros, et de 16,7 % de son résultat opérationnel, à 8,1 milliards d’euros.
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Son chiffre d'affaires a progressé dans le même temps de 12,2 % malgré un recul de ses ventes mondiales de véhicules (- 3,2 %), à cause de son "incapacité à maintenir une production stable au Japon" en raison de problèmes de certification et de rappels, a-t-il expliqué dans un communiqué. Malgré cela, "les bénéfices ont augmenté grâce aux effets des taux de change et aux efforts de réduction des coûts", a-t-il ajouté.
Une image entachée au Japon
Pour rappel, le géant de l’automobile a été secoué ces derniers mois par des scandales d'irrégularités dans des tests d'homologation de véhicules pour le marché japonais dans certaines de ses filiales (Hino Motors, Daihatsu, Toyota Industries) et chez Toyota lui-même.
Si l'impact financier de ces affaires est mineur pour le groupe, elles ont écorné son image au Japon, alors que Toyota aimait se considérer comme un modèle de bonne gouvernance.
Humiliation supplémentaire, Toyota s'est vu remettre fin juillet un ordre de rectification par le gouvernement japonais en raison des irrégularités nouvellement découvertes sur sept autres de ses modèles, dont certains étaient également vendus à l'étranger. "Nous renforcerons fermement nos fondations et investirons de manière proactive dans les ressources humaines ainsi que dans l'avenir", a promis le groupe.
Des difficultés en Chine
Toyota a noté une augmentation de ses ventes de véhicules dans ses principaux marchés hors Japon au premier trimestre (Amérique du Nord, Europe, Asie), ainsi qu'une progression de la proportion de véhicules électrifiés dans ses ventes.
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Son résultat opérationnel a cependant nettement diminué en Chine en raison d'une baisse de ses ventes en volume et d'une augmentation de ses coûts, a noté le groupe.
"La Chine est le plus grand marché automobile au monde, mais c'est aussi l'un des plus compétitifs, avec des marques nationales fortes et des réglementations strictes favorisant les véhicules électriques", a déclaré l'analyste de Bloomberg Intelligence Tatsuo Yoshida, interrogé par l'AFP avant les résultats.
Des prévisions annuelles maintenues
Toyota avait annoncé en mai prévoir d'investir 12 milliards d'euros durant l'exercice en cours pour soutenir sa croissance future, notamment dans les nouvelles motorisations (électrique, hydrogène) et le numérique (logiciels, intelligence artificielle).
Le groupe vise ainsi 1,5 million de ventes électriques par an dès 2026 et 3,5 millions d'ici à 2030. Un objectif qui s'annonce cependant difficile à tenir puisque ses ventes mondiales 100 % électriques restent encore modestes comparé à ses véhicules hybrides.
Selon des informations du quotidien Nikkei, Toyota veut fabriquer des batteries électriques pour véhicules dans une usine qui sera nouvellement construite sur l'île japonaise de Kyushu et les exporter de là vers le reste de l'Asie.
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Ses compatriotes Nissan et Honda, de féroces rivaux historiques, ont en réponse décidé de nouer un "partenariat stratégique" dans l'électrique et les logiciels face aux énormes défis à relever dans ce domaine.
Sur l'ensemble de l'exercice, Toyota prévoit toujours un bénéfice net en chute de 27,8 % sur un an à 22 milliards d'euros, un bénéfice opérationnel en baisse de 19,7 % et un chiffre d'affaires en progression de 2 %. (Avec AFP)
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