Le groupe Renault souffre à l'international

Si le groupe Renault peut se targuer, par rapport à son grand concurrent français, d’avoir pour l’instant mieux réussi son internationalisation, c’est parfois précisément là où le bât peut blesser. De fait, si la croissance mondiale des immatriculations au troisième trimestre a atteint 2,9 %, à 891 539 unités en intégrant les marques Jinbei et Huasong depuis le 1^er janvier, à périmètre équivalent, les volumes du groupe ont en revanche accusé un recul de 1,7 %, à 851 866 unités, sur un marché mondial qui décroît de 2,4 %. 

En Europe, le groupe a maintenu son rythme de croissance et dépasser la barre des 400 000 unités avec 431 652 VL écoulés, soit une hausse de 8,6 % sur un marché plutôt stable (+0,8 %). En France, son premier marché, le groupe a immatriculé 142 320 VL, volume en progression de 8,6 %. Ces résultats sont toutefois a nuancer car largement impactés par les immatriculations tactiques réalisées avant la mise en place du cycle d'homologation WLTP.

Le poids des ventes hors Europe en recul de trois points

Mais les choses se gâtent hors Europe pour le groupe avec des reculs sur les plus importantes des régions. A commencer par l’Eurasie, son premier marché à l’international, avec une baisse de 5,6 %, soit 174 710 VL écoulés, mais aussi par l’Afrique Moyen-Orient, où le recul a atteint au troisième trimestre 24,4 % avec moins de 100 000 VL immatriculés. La mise en veille des activités en Iran n’a pas été sans effet, tout comme la chute de plus de 35 % du marché indien.

Tandis que, dans les Amériques, les immatriculations se sont stabilisées à une centaine d’unités près (+0,2 %  et 110 709), le seul résultat positif est provenu de l’Asie-Pacifique avec un bond de 72 % des immatriculations soit 77 367 VL grâce à l’intégration de Jinbei et Huasong. En revanche, la chute  s’éléverait à -14,8 % à périmètre équivalent. Ainsi, hors d’Europe, dans un marché qui décroît de 3 %, le groupe a enregistré des immatriculations en baisse de 2 % en intégrant Jinbei et Huasong, et de 10,4 % en excluant ces deux marques.

Ainsi, toutes zones confondues, la relative stabilité de Dacia (+0,8 % et 152 081 immatriculations) et la bonne santé de Lada, dont les immatriculations de VL ont dépassé les 100 000 unités (+14,6 %), n’ont pas permis de compenser les mauvais résultats de Renault. La marque au losange a vu sur le troisième trimestre chuter ses immatriculations de 4,5 %, à 578 528 VL contre 605 992 au T3 2017.

Un CA plombé par les effets de change négatifs

Double conséquence de ces contre-performances : des immatriculations hors Europe qui ont pesé au troisième trimestre pour 45,9 % du total, contre 48,4 % sur la même période en 2017, et un chiffre d’affaires en recul. Ce dernier a atteint 11,484 milliards d’euros sur le troisième semestre, soit une baisse de 6 %. A relativiser cependant puisque, a taux de change et périmètres constants, ce recul se limiterait à 1,4 %. Dans le détail, le chiffre d’affaires automobile hors AvtoVaz s’est établi à un peu plus de 10 milliards d’euros, en repli de 8,4 % à cause notamment de fortes dévaluations du peso argentin, real brésilien, de la livre turque et du rouble russe, conduisant à un effet change négatif de 4,0 points.

La contribution d’AvtoVaz a été portée à 627 millions d’euros, en recul de 1,1 %, toujours à cause d’un effet de change négatif. Le financement via RCI Banque s’est en revanche bien porté avec un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros, en augmentation de 31,1 %. Si le nombre de contrats, au regard des ventes, a logiquement baissé, en revanche, l’actif productif moyen a progressé de près de 13 %, à 45,3 milliards d’euros.