Le groupe Renault de plus en plus dépendant du marché européen
Le constructeur français vient de publier des résultats commerciaux en progression avec un chiffre d'affaires en hausse de 1,1 % depuis début 2024. Le groupe a récolté 37,7 milliards d'euros au bilan des neuf mois.
Preuve que la stratégie commerciale portée sur la valeur et non pas sur le volume porte ses fruits. L'augmentation du chiffre d'affaires de Renault cache une baisse de 0,4 % de ses ventes qui s'élèvent à 1 637 225 unités depuis janvier 2024.
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Mais cette bonne nouvelle cache quelques risques et notamment sa dépendance toujours plus forte du marché européen. "Il est vrai que le poids de l'Europe dans nos ventes augmente notamment à cause de marchés plus en difficulté dans le reste du monde", explique Ivan Segal, directeur des ventes monde et des opérations spéciales de la marque Renault.
Ventes mondiales du groupe Renault par marque | |||
9 mois 2024 | Part (%) | Var 24/23 (%) | |
Renault | 1 126 560 | 1,8 | -0,2 |
Dacia | 500 957 | 0,8 | +1,5 |
Alpine | 3 333 | < 0,1 | +16,5 |
Renault Korea Motors |
6 375 | < 0,1 | -62,6 |
L'Europe pèse désormais 71,8 % des ventes du groupe contre 69,3 % sur la même période en 2023. Et encore, le poids de notre continent aurait dû être bien plus élevé si la marque Renault n'avait pas subi une baisse de 8,4 % sur le marché allemand.
La stratégie de valeur ne convainc pas tous les marchés
Alors que la politique de la valeur s'est déployée depuis l'arrivée de Luca de Meo à la tête du constructeur, le marché allemand n'y a pas répondu favorablement. "De plus, nous nous sommes attaqués à la restructuration du réseau en Allemagne qui a provoqué beaucoup de difficultés", poursuit Ivan Segal qui ajoute que les efforts portés sur l'image de la marque en France ne sont pas forcément couronnés de succès outre-Rhin.
Résultat, la marque a perdu 0,5 point de part de marché pour atteindre 4,5 % sur les neuf mois de l'année.
Ventes mondiales du groupe Renault par région | |||
9 mois 2024 | Part (%) | Var 24/23 (%) | |
France | 400 839 | 25,8 | -1,6 |
Italie | 156 807 | 11,6 | +15,6 |
Espagne | 107 592 | 12,4 | +12 |
Allemagne | 104 939 | 4,5 | -8,4 |
Royaume-Uni | 90 438 | 5,1 | +19,4 |
Belux | 48 001 | 10,8 | -1,8 |
Europe | 1 175 762 | 10,4 | +3,1 |
Maroc | 48 715 | 39,6 | +9,5 |
Turquie | 118 621 | 14 | -1,9 |
Brésil | 92 457 | 5,3 | 6 |
Argentine | 26 459 | 9 | -32,8 |
Mexique | 22 073 | 2 | -31,5 |
Total | 1 637 225 | 2,6 | -0,4 |
La concurrence chinoise arrive en Amérique latine
Mais c'est aussi du côté du reste du monde qu'il faut aller chercher les explications de cette dépendance à l'Europe. La politique de dévaluation en Argentine a entraîné une forte hausse des prix des modèles. Une situation sur laquelle n'a pas souhaité transiger le constructeur pour ne pas perdre en rentabilité. Le contexte est similaire au Brésil avec des taux de change largement défavorables.
Un manque de chance au moment où le groupe a lancé le Kardian (un B-SUV sur la base du Captur) pour ces marchés. De plus, les concurrents chinois lorgnent de plus en plus le Brésil, où leur part de marché atteint déjà 3 %. Lancé au Brésil, en Argentine et en Colombie, le Kardian vient d'arriver sur le marché mexicain.
En Turquie également, les immatriculations se tendent avec des offres de plus en plus agressives de la concurrence. Le nouveau Duster qui débute sa commercialisation doit permettre au groupe de maintenir sa part de marché.
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