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Constructeurs

L’avenir d’Opel se dessine à l’Est

Publié le 12 juin 2009

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
L'offre de l'équipementier canadien Magna, associé à la banque russe Sberbank et au constructeur GAZ, a eu la préférence de Berlin. La présence de capitaux russes ouvre de nouvelles perspectives pour la marque à l'Est. Cependant,...
...Fiat n'a pas encore totalement renoncé.

Bien que GM soit au final le seul décisionnaire, le choix de l'Etat allemand dans la reprise d'Opel semble incontournable puisque c'est lui qui apportera les garanties financières nécessaires à la reprise d'Opel. Et le gouvernement allemand a donc choisi l'équipementier Magna adossé à des capitaux russes. En effet, la banque semi-publique Sberbank prendrait 35 % d'Opel quand Magna détiendrait 20 % du capital. Le reste étant réparti entre GM (35 %) et les salariés d'Opel (10 %). Toutefois, si ce scénario tient la corde en cette période pré-électorale en Allemagne, il ne fait pas l'unanimité. "Tout cela semble reposer sur des bases bien fragiles. Disons qu'il y a 60 à 70 % de chances que cela ne marche pas", a confié à l'AFP un analyste de la banque Metzler. Dans la même veine, un autre analyste semble lui aussi bien pessimiste : "Les repreneurs vont tout tenter et puis échouer et Opel fera faillite… d'ici 2 ou 3 ans." La vision de "ce monde économique" n'est donc franchement pas positive car ses derniers adeptes de la rentabilité auraient sûrement vu d'un meilleur œil une profonde restructuration avec, à n'en pas douter, de nombreux emplois détruits. Chose que le gouvernement allemand, mais aussi les syndicats, veulent minimiser par tous les moyens.

Quant au choix du repreneur, là encore des questions se posent. Certains militaient pour l'offre de Fiat, faisant de l'effet volume "l'argument le plus important" pendant que d'autres soulignaient la concurrence quasi frontale sur de nombreux marchés des deux marques. Puis, d'un point de vue "politique", GM n'aurait sans doute pas accepté que sa filiale européenne soit vendue à Fiat en passe de détenir Chrysler. La presse allemande a également mis en avant une certaine "préférence nationale" dans le choix de Magna qu'elle présentait comme une entreprise autro-canadienne. En effet, Magna, bien que canadienne, a été fondée par un autrichien, Franck Stronach, et possède également une usine en Autriche. De plus, un ancien Chancelier autrichien, Franz Vranitzji, siège à son directoire. Pour en finir avec les éventuelles polémiques, le gouvernement allemand n'a peut-être pas voulu donner son aval à la création d'un véritable concurrent pour Volkswagen. "J'espère simplement qu'on ne va pas arriver à un mauvais compromis pour des raisons politiques", avait affirmé Sergio Marchionne. Et le patron de Fiat n'a pas totalement enterré son projet pour Opel puisqu'il a indiqué que "techniquement, la négociation n'est pas terminée."

Quoi qu'il en soit, en partant de l'hypothèse que l'offre de Magna sera la bonne, la présence de Sberbank et GAZ ouvre de nouvelles perspectives pour Opel. En effet, le marché russe reste malgré la crise LE marché d'avenir en Europe. Bien que le constructeur russe GAZ soit en difficulté, mais soutenu par le Premier ministre Vladimir Poutine, son usine de production située à Nijni-Novgorod, pourrait rapidement accueillir des Opel. GAZ affirme même que des véhicules frappés du Blitz pourraient sortir de ses chaînes d'ici à 9 mois et utiliser ensuite son vaste réseau de distribution dans le pays.

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