La prochaine Fiesta sera exclusivement produite en Allemagne

Clio, Captur, 208, C3 Picasso, bientôt C3, autant de petits modèles français qui ne sont pas (ou très peu) fabriqués en France. Il faut plutôt regarder aujourd'hui vers la Slovénie, la Turquie, l'Espagne ou la Slovaquie. Pour les constructeurs français, produire une citadine, non Premium, en France n'est plus possible. Cela coûte trop cher. Pourtant, Toyota y arrive en produisant la Yaris à Valenciennes, et même Smart, puisque la Fortwo sort et sortira des chaînes du site de Hambach en Moselle.

Qu'en est-il ailleurs pour les citadines ? En Italie, bien que Sergio Marchionne ait rapatrié la Panda dans le pays, la 500 naît en Pologne. Volkswagen a choisi l'Espagne pour sa Polo, comme Opel et Ford pour une partie de leurs Corsa et Fiesta. Le reste de ces deux modèles étant assemblé en Allemagne. Mais la prochaine génération de Fiesta, destinée à l'Europe, sera intégralement fabriquée dans l'usine allemande de Cologne.

En effet, le constructeur américain et les syndicats ont trouvé un accord pour rendre le site plus compétitif, et ainsi, sans doute, éviter une délocalisation. Un accord également synonyme d'une garantie d'emplois sur ce site, et celui de Saarlouis également, jusqu'en 2021. En contrepartie, les salariés ont notamment accepté plus de flexibilité, mais aussi que la production soit faite par seulement deux équipes et non trois comme aujourd'hui. Cependant, une troisième équipe va être mise en place dans l'usine voisine, qui fabrique les moteurs 1.0 EcoBoost. Ainsi, Ford compte réduire les coûts de production de 400 millions de dollars (295 millions d'euros) pour que l'usine soit rentable et la Fiesta produite dans de bonnes conditions afin d'afficher des tarifs compétitifs face à ses concurrentes.

Par ailleurs, Ford, qui emploie 24000 personnes en Allemagne, a également annoncé le recrutement, en 2014, de 500 profils d'ingénieurs pour son centre de R&D local afin de tenir la cadence des lancements puisqu'il faut rappeler que Ford compte lancer en Europe pas moins de 25 nouveaux modèles en cinq ans.

Ford, qui a beaucoup perdu d'argent en Europe (1,2 milliard d'euros en 2013), veut ainsi renouer avec la rentabilité dès 2015. Ce plan en Allemagne y contribuera sans doute, comme la large restructuration de la production annoncée il y a quelques mois, avec notamment la fermeture des sites anglais de Southampton et Dagenham ainsi que de celui de Genk, en Belgique.