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Constructeurs

La crise des semi-conducteurs fait perdre 140 000 ventes à Renault au premier semestre 2022

Publié le 12 juillet 2022

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Les ventes du groupe français ont baissé de 12 % durant le premier semestre 2022, à 1 million d’unités. La marque Renault recule de 16,9 %, à 716 720 unités. Pour autant, le constructeur annonce être en ligne avec le plan Renaulution : l'électrification des ventes, la rentabilité des canaux et la percée sur le segment C.
En France, les modèles 100 % électriques représentent 15 % des immatriculations de Renault du premier semestre 2022.

La page Russie est désormais tournée. En effet, Renault a présenté ses résultats commerciaux pour le premier semestre 2022 complètement épurés de ce pays. Au global, le groupe Renault a vendu 1 million de véhicules, au cours de ce semestre, en baisse de 12 % par rapport à 2021.

 

Pour la seule marque Renault, les immatriculations s'affichent à 716 720 unités, en baisse de 16,9 %.  "Nous avons vendu tout ce que nous avons produit et 100 % de la baisse est imputable à la pénurie des semi-conducteurs. Sans cette baisse, nous serions en croissance", a expliqué Fabrice Cambolive, directeur général délégué de la marque, lors d'une conférence de presse. "Ces résultats nous procurent une part de marché de 4 % sur le marché mondial (hors USA, Chine et Russie) et de 6,4 % en Europe." Les ventes du constructeur se répartissent pour 58 % en Europe et 42 % en dehors de cette zone.

 

 

Dacia a enregistré au contraire une hausse de 5,9 % de ses ventes, avec 277 885 véhicules écoulés. La sportive Alpine a vu ses volumes doubler, à 1 700 exemplaires.

 

 

Production toujours en sous-capacité

 

Cette crise de la production a notamment touché les voitures de segment B et notamment la Clio. Renault ayant privilégié les possibilités de production sur le segment C, plus rémunérateur avec notamment l'Arkana et la Megane e-Tech, dont le lancement va désormais se déployer sur les autres marchés européens après la France. Viendra ensuite, en fin d'année, l'Austral.

 

Le groupe compte rattraper une partie de son retard au cours du deuxième semestre 2022. "Depuis quelques semaines, on repasse à des niveaux de production soit au niveau de l'année dernière, soit légèrement supérieurs", a indiqué Fabrice Cambolive, qui ne prévoit cependant pas encore d'arriver à la capacité de livraison du portefeuille de commandes.

 

Poussée des ventes électriques et hybrides

 

Dans ce cadre de production contraint, la marque a utilisé à plein les trois leviers inscrits dans le plan Renaulution. En premier lieu, les ventes de véhicules électrifiés, dont la part atteint désormais 36 % des immatriculations contre 26 % un an plutôt.  Et 30%, si l'on considère l'année 2021 complète. "Désormais plus d'un client Renault sur trois achète un véhicule électrifié", observe Fabrice Cambolive.

 

Lire aussi  : Ivan Segal : "Notre stratégie d'électrification s'avère payante, y compris pour le réseau"

 

Sur le seul marché français, cette part atteint même 42 %, dont 15 % pour le 100 % électrique et 25 % sur le full hybride. Seul l'hybride rechargeable affiche des signes de faiblesse avec une baisse de 12 %.

 

Meilleure qualité des ventes

 

Le deuxième pilier du plan Renaulution concerne la qualité des ventes avec une forte hausse des ventes à particulier. Désormais cette clientèle pèse pour 53 % des volumes au bilan de ce premier semestre 2022, contre 40 % sur la même période en 2021 et 44 % sur l'année complète de 2021. "Le job est fait" a commenté Fabrice Cambolive, "maintenant, il nous reste à trouver un bon équilibre avec le canal des entreprises." Sur cette clientèle, la marque reconnaît avoir rediscuté des conditions commerciales avec les clients grands comptes pour atteindre un bilan financier plus équilibré.

 

Reconquête du segment C

 

Le plan de poussée des ventes sur le segment C produit également ses premiers effets. L'Arkana, premier modèle du renouveau de la gamme dans ce segment, a enregistré 43 000 immatriculations et permet à Renault d'y afficher 32 % de ses ventes. "Nous allons poursuivre et accroitre notre part de marché dans ce segment avec le lancement sur tous les marchés européens, après la France, de notre Megane E-Tech, puis de l'Austral", a annoncé Fabrice Cambolive.

 

La seconde partie de l'année 2022 devrait donc permettre à Renault d'afficher de meilleurs résultats commerciaux avec des productions en amélioration. Reste à savoir, ensuite, si les constructeurs garderont cette discipline de rentabilité dans les canaux et les segments une fois la pénurie des semi-conducteurs passée.  "Avec ces crises, nous avons appris la rigueur et une capacité à être flexible, côté production et commerce. Nous ne reviendrons pas sur des gammes trop lourdes, des politiques commerciales trop compliquées", assure le directeur général délégué de la marque.

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