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Constructeurs

La Chine regarderait-elle les voitures "0 km" d'un très mauvais œil ?

Publié le 16 juin 2025

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Pékin a récemment réuni des constructeurs pour aborder la question des voitures d'occasion estampillées "0 km". Une offre nouvelle que le gouvernement chinois pourrait bien considérer comme un coup porté au développement économique. Ce qui ne ferait pas les affaires de BYD dans sa rivalité avec Tesla.
Chine voitures d'occasion
Pour écouler des stocks stagnants, les constructeurs chinois adoptent la technique des VO 0 km. ©AdobeStock-yujie

Et si les voitures d'occasion estampillées "0 km" devenaient illégales ? La question se pose désormais en Chine, comme nous l'apprend Reuters qui relaye une information du quotidien national People's Daily. Pékin se penche actuellement sur la question et, pour y voir plus clair, a ouvert le débat avec des constructeurs.

 

Tout a commencé à la fin du mois de mai 2025. Le ministère du Commerce indiquait alors vouloir rencontrer divers acteurs de la chaîne de valeur. Ainsi, des géants tels que BYD et Dongfeng Motor, des associations professionnelles de constructeurs (CAAM) et de distributeurs (CADA), ainsi que certaines plateformes de revente de véhicules d’occasion ont été conviés. L'objectif consistait à comprendre les mécaniques conduisant à une hausse significative de l'offre de voitures tout juste sorties d'usines et déjà revendues sur le marché domestique des biens d'occasion.

 

Une interview du président de Great Wall avait mis le feu aux poudres. Wei Jianjun expliquait au média Sina Finance que le phénomène appelé "voitures d’occasion avec zéro kilomètre" avait émergé sur le marché chinois. D'après certaines sources, 3 000 à 4 000 vendeurs ont investi les plateformes chinoises pour recommercialiser ces exemplaires qui, parfois, portent encore les plastiques de protection.

 

Une mécanique qui conduit à la fraude

 

Le fait est qu'au cours des dernières années, la Chine a été le théâtre d'une âpre guerre des prix. Elle a été alimentée, en partie, par la chute de la consommation intérieure qui a fait basculer le pays dans une situation de surcapacité de production. Comme en Europe, aux grands maux les grands remèdes : les constructeurs ont cherché à déstocker en accordant des remises substantielles.

 

Mais, de toute évidence, le gouvernement chinois n'entend pas suivre cette trajectoire. Si la vente de voitures d’occasion à zéro kilomètre est perçue par de nombreux constructeurs chinois comme un moyen efficace d’écouler un stock toujours plus important de véhicules invendus, il y a des effets néfastes à long terme que le ministère du Commerce veut éviter : la compression des marges, l'accroissement des pertes et la fonte des investissements. Selon lui, ils nuisent au développement économique.

 

 

Les hypothétiques mesures contre les voitures d'occasion "0 km" iraient cependant à l'encontre des intérêts de BYD. S'il n'est pas officiellement incriminé, un rapport publié en Chine l'associe à une pratique frauduleuse. Engagé dans une course aux volumes pour rester devant Tesla au classement mondial des constructeurs de voitures électriques, le fabricant de la Seal pourrait être accusé de détournement d'aides publiques. Et pour cause : aussi artificielles soient-elles, ces premières immatriculations réalisées avec la complicité de concessionnaires locaux déclenchent un mécanisme de soutien à l'achat.

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