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Constructeurs

La Chine à Bruxelles pour tenter de revenir sur les taxes

Publié le 12 septembre 2024

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Annoncée le 20 août 2024, la taxation des véhicules électriques importés de Chine pendant cinq ans doit devenir définitive en octobre prochain. Le ministre chinois du Commerce, en visite à Bruxelles le 19 septembre 2024, va tenter de plaider sa cause, sur fond de divergence entre pays européens.
Chine Bruxelles taxes
Le ministre chinois du commerce sera à Bruxelles le 19 septembre 2024. ©Union européenne

Avant que la taxation des véhicules électriques chinois ne soit confirmée par l’Union européenne, le ministre chinois du commerce, Wang Wentao, va rencontrer le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis. Cette réunion aura lieu à Bruxelles, le 19 septembre 2024, et la Chine va tenter de profiter de voix divergentes en Europe.

 

Rappelons que la Commission européenne a annoncé, le 20 août, sa décision de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques provenant de Chine. Pékin est accusé d'avoir faussé la concurrence en subventionnant massivement les constructeurs sur son territoire, leur permettant d'offrir des prix inférieurs.

 

A lire aussi : Constructeurs chinois : l'analyse fouillée de l'Europe pour calculer le niveau de leurs subventions

 

En déplacement à Shanghai, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé les pays membres de l'UE et la Commission à "revoir" leur position. Pékin a lancé en représailles aux annonces de l'UE une enquête antidumping sur les importations de porc et de produits à base de porc, dont l'Espagne est le plus grand exportateur européen vers la Chine.

 

Pedro Sanchez a reçu le soutien du chancelier allemand, Olaf Scholz, qui avait exprimé de longue date son hostilité aux taxes sur les véhicules chinois défendues notamment par la France. "Nous partageons la même orientation" que Pedro Sanchez, a déclaré le 11 septembre 2024 le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit.

 

Les pays membres ont toutefois peu de chance d'empêcher la mise en place de ces taxes, largement soutenue au sein du Conseil. Pour contrer la Commission, ils doivent réunir 15 États sur 27 représentant 65 % de la population de l'UE.

 

Or, comme souvent, l'Allemagne risque de s'abstenir, paralysée par les divisions entre verts, libéraux et sociaux-démocrates au sein du gouvernement fédéral.

 

L'UE était "ouverte à une solution négociée" avec Pékin

 

La Chine a par ailleurs déposé un recours auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et a également ciblé les importations de produits laitiers européens avec une enquête antisubventions. Le pays a également lancé des procédures contre les décisions du Canada et des États-Unis d'également taxer les importations de VE.

 

Le porte-parole de la Commission, Olof Gill, a répété le 12 septembre 2024 que l'UE était "ouverte à une solution négociée" avec Pékin. Cependant, l'exécutif européen a pour l'instant jugé insuffisantes les propositions soumises par des constructeurs chinois.

 

"Plusieurs exportateurs" ont proposé de s'engager à respecter des prix d'importation minimums dans l'UE afin de compenser les subventions incriminées. Après avoir "minutieusement" examiné les offres, "la Commission a conclu qu'aucune d'entre elles ne répondait à ses exigences", a déclaré Olof Gill. (avec AFP)

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