S'abonner
Constructeurs

Jean-Luc de la Ruffie, directeur commercial Suzuki France

Publié le 29 janvier 2010

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
"La guerre des prix est une vraie menace"A l'aube de cette année de transition, Jean-Luc de la Ruffie revient sur la performance de Suzuki avant de livrer sa vision d'un marché 2010...
...qui pourrait surprendre malgré un consensus à 2 millions. Quant aux objectifs de Suzuki, la stabilité est de mise avec le but de faire aussi bien qu'en 2009.

Journal de l'Automobile. Etes-vous satisfait des résultats obtenus par Suzuki durant l'exercice 2009 ?
Jean-Luc de la Ruffie. Nous avons immatriculé 29 021 unités et ainsi affiché une croissance de 14,7 %. Mais ce qui est plus important encore, 99 % de ces immatriculations sont des ventes à particuliers. Dans le contexte actuel, l'Alto et ses faibles émissions de CO2 ont été un véritable atout. Certains mois nous avons totalisé plus de 600 commandes et ainsi dépassé toutes nos prévisions. En novembre, par exemple, elle a représenté 26 % de nos ventes.

JA. Comment expliquer la longévité de la Swift qui, malgré son remplacement au prochain Mondial, est encore votre best-seller ?
J-LDLR. Effectivement, la Swift a encore représenté 45 % de nos ventes. Malgré les années de commercialisation, elle demeure dans l'actualité et je pense même qu'elle est en passe de devenir un produit mythique pour nous. Le temps n'a que peu de prise sur elle. La Swift est un peu comme du bon vin, elle s'améliore avec l'âge.

JA. Quelle part de vos ventes a été liée à la prime à la casse ?
J-LDLR. La part des ventes liée à une prime à la casse a oscillé entre 35 et 39 % comme en novembre dernier. Le nombre de dossiers s'est accéléré en fin d'année avec notamment des anticipations d'achats.

JA. Comment imaginez-vous le marché français en 2010 ?
J-LDLR. Tout le monde s'accorde à dire que le marché va diminuer. Toutefois, la question reste entière quant à l'amplitude de la baisse. La situation économique globale jouera immanquablement un rôle et à ce sujet je ne suis pas persuadé qu'on ait touché le fond ! Malgré cela, je pense que le marché français devrait atteindre 2 millions d'unités. Mais pour l'heure, les 15 premiers jours de janvier ne sont pas le véritable reflet du marché. Là encore, les immatriculations sont le fruit d'anticipations car les ventes réelles à particuliers sont en repli de 35 à 50 %.

JA. Dans ce contexte global, quels sont les objectifs de Suzuki pour 2010 ?
J-LDLR. Déjà, nous sommes moins affectés par les fluctuations du marché du fait de notre taille. Nous sommes bien moins exposés que les constructeurs à fort volume. Partant de là, notre objectif est de réaliser, comme en 2009, 29 000 immatriculations malgré la baisse annoncée du marché. Nous pourrons compter sur l'Alto en année pleine, qui devrait atteindre 7 000 unités, puis, dès septembre prochain, sur la nouvelle Swift.

JA. La pression sur les prix sera-t-elle, selon vous, toujours aussi forte ?
J-LDLR. Il ne faut pas tomber dans l'excès et ne pas oublier que notre métier est de vendre des voitures. La guerre des prix est une vraie menace aujourd'hui. Quelquefois, en voyant une publicité, on peut presque confondre le prix de la voiture avec le rabais consenti ! Quand on en arrive à ce stade, c'est très dangereux. Avec nos bons produits, adaptés aux exigences d'aujourd'hui, nous avons choisi de ne pas tomber dans ce travers pour rester efficaces.

JA. Un mot de votre réseau et de son évolution. Connaîtra-t-il, en 2010, des évolutions importantes ?
J-LDLR. Nous comptons aujourd'hui 225 points de ventes et après-vente. Nous avons, en 2009, intégré 2 nouveaux opérateurs par mois. Aujourd'hui, notre maillage est satisfaisant et cette proximité est d'ailleurs un des éléments mis en avant par notre clientèle. Quant à d'éventuels futurs mouvements, il s'agira principalement d'une respiration naturelle comme dans de nombreux réseaux.

JA. Suzuki France vient de recruter Stéphane Magin. Préparez-vous votre succession ?
J-LDLR. Est-ce que je serais prêt un jour ? Il est effectivement ici dans cette optique. Les Japonais, qui ont déjà connu de mauvaises expériences dans de telles situations, veulent que mon successeur adhère complètement à la philosophie Suzuki. Pendant l'année 2010, nous allons donc travailler ensemble, sans aucune ambiguïté, afin de préparer l'avenir.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle