Jean-Dominique Senard veut un nouveau souffle
Le président de Renault Jean-Dominique Senard a justifié, vendredi 11 octobre 2019, le départ du directeur général Thierry Bolloré par la nécessité de donner un "nouveau souffle" au constructeur automobile et à son alliance avec Nissan. "C'est la vie des entreprises. Il arrive des moments où il est utile à une entreprise de retrouver un nouveau souffle, il n'y a rien de personnel", a déclaré le président de Renault lors d'une conférence de presse au siège du groupe, à Boulogne-Billancourt. "Le renouveau de l'alliance était nécessaire", a-t-il martelé.
"Ce n'est pas le départ [du directeur général de Nissan] Hiroto Saikawa qui a poussé au départ de M. Bolloré", a affirmé Jean-Dominique Senard. "Il se trouve que la gouvernance de Nissan a évolué, mais il n'y a pas de lien entre les deux. A aucun moment une personne de Nissan ne m'a posé la question [du départ] de M. Bolloré", a-t-il ajouté. Le président de Renault, qui est également vice-président de Nissan, groupe dont Renault détient 43%, a cependant souligné le "bonheur ressenti, il y a à peine trois jours" lors de la nomination d'une nouvelle direction de Nissan, "parce qu'elle est pro-alliance".
Les relations entre le management des deux entreprises étaient exécrables depuis l'éclatement en novembre 2018 du scandale Carlos Ghosn, l'ancien PDG de Renault mis en examen et assigné à domicile au Japon pour diverses malversations présumées. "Le potentiel de cette alliance est absolument considérable et le monde extérieur ne le mesure pas. Mon souci maintenant c'est de le faire vivre. Nous n'avons pas le choix", a insisté Jean-Domingue Senard, rappelant les temps difficiles que traverse l'industrie automobile. Interrogé de nouveau sur le projet de fusion avorté avec Fiat, il a redit que le sujet n'était "pas sur la table".
Au sujet du successeur de Thierry Bolloré, au-delà de la période de transition assurée par la directrice financière Clotilde Delbos, il a indiqué que les recherches d'un candidat n'avaient pas encore commencé. "Le comité des nominations va définir le profil et le rechercher", a-t-il dit. Il a cependant souligné que le prochain directeur général devrait avoir "la capacité de comprendre le caractère impératif de l'alliance et la culture internationale" ainsi que "la capacité à insuffler dans le groupe un esprit de responsabilisation" afin de "briser les silos" qui selon lui affectent le bon fonctionnement de Renault.
Le président a regretté que Thierry Bolloré n'ait pas préféré démissionner. "Je lui avais dit que je souhaitais que ça ne se passe pas comme ça. C'est son choix. Il pouvait démissionner où s'il ne démissionnait pas la décision du conseil ne pouvait être que celle-là", a-t-il expliqué, indiquant que la question des indemnités de départ n'avait pas encore été évoquée. (avec AFP).
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.