S'abonner
Constructeurs

Jean-Dominique Senard : "L'Alliance Renault-Nissan n'est pas morte !"

Publié le 14 janvier 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le président de Renault a réaffirmé l'importance et la force de l'Alliance RNM alors que le Financial Times prêtait à Nissan la volonté de la détricoter. Le japonais a également réagi, soulignant que cette association était à l'origine de sa compétitivité.
Jean-Dominique Senard, le président de Renault et de l'Alliance.

 

"L'Alliance Renault-Nissan n'est pas morte ! On le démontrera bientôt", a affirmé son président, Jean-Dominique Senard, dans un entretien paru dans le quotidien belge L'Echo mardi 14 janvier 2020, réagissant à un article du Financial Times selon lequel Nissan envisagerait une séparation d'avec Renault.

 

"L'Alliance est à l'origine de la compétitivité de Nissan. Avec l'Alliance, pour générer une croissance de long terme et rentable, Nissan va chercher à continuer à obtenir des résultats gagnants-gagnants" pour les trois sociétés, a ajouté le groupe. Auparavant une source proche du groupe japonais interrogée par l'AFP avait elle aussi démenti les informations du Financial Times, estimant qu'elles émanaient probablement de "quelques âmes chagrines" au sein du groupe "prêtes à épancher leur frustration". Le rétablissement de la confiance entre les deux groupes "prendra du temps", même si leurs dirigeants "sont convaincus que sans l'Alliance les deux sociétés ne vont nulle part", avait ajouté cette source interne.

 

"Nous sommes en train de recréer son esprit original. Le conseil de l'Alliance que je préside est de qualité exceptionnelle. Je n'ai jamais vu autant d'entente cordiale entre les différents dirigeants de nos trois groupes pour faire progresser l'alliance dans la bonne direction", a indiqué Jean-Dominique Senard. "Aucun dirigeant de nos trois groupes ne doute de l'utilité fondamentale de l'Alliance. On n'a pas le choix. On doit réussir. Tout ce dont on discute aujourd'hui c'est de cela", a-t-il insisté.

 

Une Alliance impérative dans le contexte actuel : "De toute façon, nous sommes obligés de prévoir des investissements considérables pour explorer les technologies de l'avenir qui se chiffreront en milliards d'euros", a expliqué Jean-Dominique Senard. "Ce n'est pas compliqué, on ne peut pas le faire seul, aucune de nos sociétés ne peut se le permettre. Le potentiel de cette alliance est donc considérable, même s'il n'est pas perçu dans son ampleur par le monde extérieur", a encore souligné le président de Renault.

 

Alors que Renault n'a toujours pas nommé de nouveau directeur général pour succéder à Thierry Bolloré, mais l'arrivée de Luca de Meo, qui a quitté la présidence de Seat le 7 janvier dernier, semble imminente, Nissan s'est doté depuis début décembre 2019 d'un nouveau directeur général, Makoto Uchida, ainsi que d'un nouveau directeur opérationnel, Ashwani Gupta, deux personnalités ouvertement favorables à l'Alliance. Cependant fin décembre, la démission surprise du numéro trois de Nissan, Jun Seki, qui était réputé être plus méfiant vis-à-vis de l'Alliance, avait déjà ravivé les craintes de divisions internes persistantes au sein du groupe japonais.

 

Les nouveaux hommes forts de l'Alliance ont donc du travail devant eux afin de relancer cet attelage unique dans l'industrie automobile et montrer que l'analyse de Carlos Ghosn n'est pas la bonne. En effet, ce dernier avait indiqué, durant sa conférence de presse à Beyrouth, qu'il n'y avait "plus d'Alliance Renault-Nissan", et il avait également pointé la stratégie du consensus qui ne "fonctionne pas" selon lui. (avec AFP)

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle