“Je veux que ce produit séduise davantage en Europe”
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Avant d’évoquer la nouvelle Twingo, pourriez-vous revenir sur la fin de vie de l’actuelle ?
JÉRÔME STOLL. La Twingo 2 a très bien fonctionné ces derniers mois puisque nous affichons, en France, une part de segment voisine de 28 %. Nous demeurons donc l’indéniable leader de ce segment. Cette fin de vie nous satisfait, d’autant plus qu’elle est saine, c’est-à-dire sans grosses remises et sans immatriculations tactiques ou ventes forcées.
JA. Place maintenant à la troisième génération. Comme s’inscrit-elle dans le renouveau de Renault ?
JS. Cette Twingo 3 a deux objectifs majeurs. Premièrement, elle participe au renouvellement de l’image de Renault. Un travail qui a débuté sur le segment B avec les Clio et Captur. Aujourd’hui, nous nous attaquons au segment A en proposant une Twingo qui reprend certains codes de la première génération, l’ADN de Renault, en mariant notamment un côté espiègle, malin, agile et innovant. Nous ne lançons pas simplement une nouvelle Twingo, mais un modèle Renault qui vient consolider l’image de notre marque. C’est d’ailleurs une politique que vous retrouverez lors du renouvellement de la gamme C à partir de 2015 avec l’arrivée de nouveaux crossovers, mais aussi le remplacement des Scénic et Mégane. Le deuxième objectif de cette Twingo est naturellement de rencontrer le succès. Pour l’heure, compte tenu des qualités intrinsèques du véhicule, qui renoue pleinement avec l’ADN de la marque, et des retours que nous avons, nous escomptons qu’elle soit un vrai succès.
JA. Les différentes générations de Twingo ont assez largement dominé le segment. Quelles sont vos ambitions avec celle-ci ?
JS. Nous sommes effectivement leader, nous avons une légitimité naturelle sur ce segment et tout ce qu’amène cette nouvelle génération doit confirmer cette position de leader. Nous devrions retrouver une part de segment de 27 à 30 %. Mais mon ambition est de développer davantage nos ventes hors de l’Hexagone. Je veux que ce produit séduise davantage en Europe. En Italie, par exemple. En effet, la Twingo correspond tout à fait à ce marché et elle pourra profiter de la dynamique retrouvée de Renault puisque nous sommes revenus à près de 9 % de part de marché après avoir oscillé entre 6 et 7 %. De la même manière, en Allemagne, je pense que nous pouvons aussi espérer de belles performances.
JA. Sachant que votre cousine germanique, la Smart Forfour, va être distribuée dans de nombreux pays, peut-on imaginer que cette Twingo puisse être vendue au-delà des frontières européennes ?
JS. Le contrat de la Twingo est basé sur les volumes européens. Tout ce qui vient en plus sera du bonus. Cela étant, si la Twingo est vendue sur d’autres marchés, ce doit être avec une politique commerciale homogène et cohérente car si ce n’est pas le cas, cela engendre des coûts supplémentaires et souvent les résultats commerciaux ne sont pas au rendez-vous. Notre réflexion est plus stratégique : dans quel pays ce véhicule peut-il apporter quelque chose à la marque ? Dans quel pays ce véhicule peut-il apporter une vraie réponse à un besoin client ? Je pense que dans la région Asie-Pacifique, qui regroupe notamment le Japon, la Chine ou l’Australie, la Twingo est un véhicule qui, dans ses versions hautes, peut devenir un contributeur à l’image de marque, comme le sont d’ailleurs les modèles Renault Sport vendus dans ces pays. Il ne faut pas y voir une quête aux volumes, mais un travail afin d’installer la marque avec une image forte. Ensuite, les volumes peuvent faire partie des objectifs.
JA. Vous n’avez pas évoqué l’Amérique du Sud. Ce continent ne verra donc jamais la Twingo ?
JS. En Amérique du Sud, vous n’êtes compétitifs qu’en fabriquant localement. Nous avons d’autres projets pour cette région avec un segment A Entry. Il s’agira d’un véhicule développé mondialement, à partir de l’Inde.
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