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Constructeurs

Jaguar Land Rover redémarre doucement après une cyberattaque

Publié le 30 septembre 2025

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Victime d'une cyberattaque, ayant entraîné l'arrêt total de sa production début septembre 2025, JLR peine à relancer la machine. Il vient d'annoncer une reprise partielle et a reçu le soutien des autorités britanniques.
Jaguar Land Rover cyberattaque
JLR va relancer partiellement sa production au Royaume-Uni. ©JLR

Les traces de la cyberattaque relevée le 2 septembre 2025 ne sont pas encore effacées chez JLR. Le constructeur vient en effet d'annoncer une reprise partielle de la production, plus d'un mois après avoir stoppé ses activités.

 

"Nous informons nos collègues, nos distributeurs et nos fournisseurs que certaines parties de nos activités de fabrication reprendront dans les prochains jours", écrit le groupe dans son communiqué.

 

L'entreprise, propriété du groupe indien Tata Motors et qui emploie 34 000 personnes au Royaume-Uni, avait déjà annoncé la semaine passée le rétablissement partiel de ses systèmes informatiques.

 

Une perte de 50 millions de livres par semaine ?

 

Pour tenir le coup, Jaguar Land Rover a reçu une aide du gouvernement britannique, via une garantie de prêt lui permettant "de débloquer jusqu'à 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d'euros)", selon le communiqué gouvernemental.

 

Le coût de cette mise à l'arrêt s'élève à 50 millions de livres par semaine en perte de production, selon la BBC. Cette interruption a aussi engendré des retards de paiements, mettant en difficulté les fournisseurs les plus fragiles, avec des risques de faillite.

 

Avec son soutien, Londres entend justement venir en aide à la chaîne de production de JLR, la plus grande du secteur automobile britannique, composée en grande partie de PME et qui emploie environ 120 000 personnes.

 

 

"Cette cyberattaque n'était pas seulement une attaque contre une marque britannique emblématique, mais aussi contre notre secteur automobile", a souligné le ministre du Commerce Peter Kyle, pour qui cet appui doit permettre de "protéger des emplois qualifiés". L'industrie automobile britannique emploie plus de 800 000 personnes.

 

"Nous continuons à travailler sans relâche aux côtés de spécialistes en cybersécurité, du NCSC (National cyber security centre) du gouvernement britannique et des forces de sécurité", a souligné JLR dans son communiqué.

 

L'entreprise a reconnu que "certaines données avaient été affectées" par la cyberattaque, sans préciser dans quelle mesure, ni si elles avaient été dérobées. Elle n'a pas non plus détaillé si celles-ci concernaient des fournisseurs ou des clients.

 

De nombreuses attaques au Royaume-Uni

 

Cet incident est survenu dans la foulée d'une récente vague de cyberattaques ayant touché plusieurs chaînes de magasins au Royaume-Uni, dont Marks & Spencer (M&S), Harrods et Co-op, qui a chiffré l'impact sur son bénéfice opérationnel à 80 millions de livres (92 millions d'euros).

 

JLR, qui a vendu environ 430 000 véhicules en 2024 selon son dernier rapport annuel, a déjà subi cette année les droits de douane imposés par Donald Trump, d'abord de 27,5 %, puis de 10 % après un accord entre Londres et Washington.

 

L'entreprise avait suspendu en avril ses livraisons de véhicules aux États-Unis en raison de ces taxes douanières, puis publié début juillet des volumes de ventes trimestrielles en nette baisse.

 

Le constructeur avait annoncé quelques jours plus tard la suppression d'un maximum de 500 postes d'encadrement au Royaume-Uni, soit 1,5 % de l'effectif britannique total. (avec AFP)

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