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Constructeurs

Ivan Segal, Renault : "Nous adapter à l’agressivité du marché en préservant le maximum de valeur"

Publié le 8 mars 2024

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
À l’occasion du lancement du Scenic E-Tech, Ivan Segal, directeur du commerce France de Renault, est revenu sur le début d’exercice 2024 de la marque au losange. Alors que l’agressivité commerciale est de retour sur le marché, le directeur s’adapte sans perdre de vue la valeur.
Renault Ivan Segal,
Ivan Segal, directeur du commerce France de Renault. ©Renault

Le Journal de l’automobile : Comment jugez-vous votre performance de Renault sur les deux premiers mois de l'année 2024 ? 

Ivan Segal : Après avoir terminé l'année 2023 avec de très bons résultats, avec notamment les premières places du marché, nous n'avons pas freiné. Nous avons connu un début d’exercice 2024 agité avec la mise en place du leasing social. Mais nous avons toutefois veillé, avec le réseau, à ce que cette activité supplémentaire ne vienne pas cannibaliser le temps dédié aux portes ouvertes de janvier. Au final, durant cette période, notre portefeuille de commandes a progressé. 

 

J.A. : Que vous a finalement apporté le leasing social ? 

I.S. : Nous avons plutôt bien tiré notre épingle du jeu avec un peu plus de 10 000 commandes liées au leasing social. Parmi nos offres, la Megane E-Tech à 150 euros par mois a incontestablement rencontré le plus de succès. Cela étant, nous sommes satisfaits de la décision du gouvernement de stopper pour l’heure ce leasing car ce flux d’activité important et soudain se traduira dans trois ans par beaucoup de buy-back avec les mêmes voitures au même moment. 

 

A lire aussi : Le leasing social a-t-il eu un impact sur les ventes de voitures électriques ?

 

J.A. : Aujourd’hui vous lancez le Scenic E-Tech. Quelles sont vos ambitions et quel est le potentiel de ce nouveau modèle électrique ? 

I.S. : En repositionnant la Megane E-Tech, nous avons fait en sorte que les deux modèles s’additionnent. Là où la Megane s’adresse plutôt à des couples avec un enfant, le Scenic est capable de répondre aux attentes de familles avec deux adolescents. Il est aussi capable de contrer certaines craintes liées à l’usage avec son autonomie pouvant dépasser 600 km avec la batterie de 87 kWh. Pour cela, mais aussi pour ses autres qualités, le potentiel du Scenic est plus important que celui de la Megane. Et comme pour la berline, le nom de Scenic dispose aussi d’une forte notoriété. 

 

A lire aussi : Renault Scenic E-Tech : pour franchir le pas de l'électrique

 

J.A. : Ce potentiel passera-t-il également par le BtoB ? 

I.S. : Le canal professionnel sera bien sûr important. Contrairement à la Megane où les particuliers dominent le mix, nous estimons qu’il sera plus équilibré pour le Scenic avec une répartition de 50/50. Comme les familles, les professionnels devraient être sensibles aux prestations du Scenic. D’autant que souvent, un véhicule de fonction, choisi par un user/chooser, prend aussi en compte cet aspect familial. Il faudra toutefois rester attentif à l’impact de la suppression du bonus pour les entreprises.  

 

J.A. : Plus largement, trouvez-vous la croissance actuelle du marché électrique rassurante ?  

I.S. : Il n’est pas question ici de trouver son évolution rassurante ou pas, mais plutôt de savoir à quelle vitesse le marché va basculer, car les réglementations poussent en ce sens. Face à cette inconnue sur le rythme du changement, que l’on ne maîtrise pas, nous déployons parallèlement des gammes capables de répondre à toutes les attentes avec les essence/hybrides et les électriques. Grâce à notre politique de plateformes, nous pouvons proposer, pour un investissement raisonnable, de nombreuses silhouettes à l'image de l'Austral, de l'Espace et du Rafale, pour répondre au mieux aux souhaits des clients. La logique est la même avec notre gamme électrique.

 

JA. : Comment ajustez-vous votre politique avec le retour d’une certaine pression sur les prix ? 

I.S. : L’industrie automobile est sortie du Covid, des pénuries et aujourd’hui les usines retrouvent des cadences importantes. Nous retrouvons assez logiquement un marché avec une certaine agressivité commerciale. Nous devons nous y adapter mais en préservant le maximum de valeur. Quel que soit le canal, nous surveillons les évolutions et calibrons nos offres pour naturellement ne pas sortir du marché. Nous devons trouver le bon équilibre pour ne pas décrocher en part de marché. Pour autant, nous n’irons pas chercher de la part de marché pour de la part de marché. En 2023, notre première place a été le résultat d’un bon travail, ce n’était pas un objectif. Nous continuons dans cette même logique. Certes dans un contexte plus agressif. 

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