Ivan Segal, Renault : "En 2021, les véhicules électrifiés devraient peser 25 % du marché"
Dans un marché en baisse de 25,5 % en 2020, le groupe Renault, comprenant les marques Renault et Dacia, est parvenu à grignoter 0,2 point de parts de marché avec un taux de pénétration de 26,1 % sur le marché des véhicules particuliers et utilitaires. Sur le seul marché des véhicules particuliers, Renault parvient à gagner également 0,7 point de part de marché pour atteindre 19,1 % des immatriculations françaises.
"C’est une très belle année pour Renault qui a profité pleinement de l’énorme croissance du segment des véhicules électrifiés. Rendez-vous compte, le marché des véhicules hybrides est passé de 4,8 % à 10,2 % de part de marché, celui des hybrides rechargeables de 0,8 % à 4,5 % tandis que les véhicules électriques détiennent 6,7 % de part de marché contre 1,9 % un an plus tôt", fait remarquer Ivan Segal, directeur du commerce France de Renault.
Véhicules électrifiés : un quart du marché en 2021
En 2020, un véhicule électrique sur 3 était une Renault, majoritairement une Zoé avec 37 309 cartes grises et la récente Twingo ZE qui a enregistré un peu plus de 2 300 immatriculations. Côté hybrides, la gamme E-Tech séduit les clients avec 20 % des mises à la route de Clio en hybride et 20 % également de Captur en hybride rechargeable. "Ce sont d’excellents résultats sachant que nous n’avons bénéficié que de six mois de ventes environ avec notre gamme E-Tech", ajoute Ivan Segal.
En 2021, la part de cette gamme E-Tech devrait encore progresser puisque la Megane berline sera également proposée avec une motorisation hybride rechargeable, en mars prochain, en plus de la version break, déjà proposée. "En 2021, le quart du marché français devrait être composé de véhicules électrifiés. Cette motorisation va continuer de croître même si l’évolution devrait être moins fulgurante avec, espérons-le, un redressement du canal des loueurs de courte durée qui sont moins enclins à proposer ce type de motorisations", poursuit le directeur du commerce France. Au cours du deuxième trimestre 2021, la déclinaison de la gamme E-Tech se poursuivra également avec l’arrivée de la version hybride du Captur (en plus de de l’hybride rechargeable).
Dacia, de son côté, a connu des revers de fortune notamment à cause de son cycle produit en fin de vie. Mais la nouvelle Sandero, qui sera commercialisée d’ici quelques jours, devrait venir redonner des couleurs à la marque qui a perdu 0,5 point de part de marché l’année dernière avec un volume en baisse de 30,1% à 97 170 unités.
Atteinte des objectifs CO2 en Europe
Ces résultats apportent une certaine sérénité au groupe dont les objectifs CO2 fixés par la Commission européenne seront atteints. Sans donner de précisions, puisque les émissions européennes seront communiquées lors des résultats commerciaux monde, le 12 janvier 2021, le directeur du commerce France du groupe se montre cependant rassurant : "les chiffres officiels arriveront dans quelques jours mais nos ventes de véhicules électrifiés nous permettront de tenir nos objectifs CAFE, sous réserve de la validation de la Commission européenne à la fin du mois de mars prochain. Mais notre avance sur les objectifs sera confortable", se plait à noter Ivan Segal.
Les bons résultats de Renault, malgré le contexte sanitaire qui a fait perdre presque trois mois de vente en 2020, redonnent donc le sourire à la direction commerciale d’autant que les gains de part de marché se sont réalisés sur des canaux sains, les particuliers et les entreprises, sans avoir recours outre mesure aux segments tactiques. "Nous avons gagné 1,2 point de part de marché sur le canal des particuliers (NDLR : 39,2 % des immatriculations de Renault en France en 2020). Notre stratégie nous a permis d’assainir considérablement nos ventes et de revenir sur des canaux plus vertueux. Ainsi nous avons réduit de 42 % la part des véhicules de démonstration. C’est un vrai travail de stratégie et il faut y voir une évolution de notre commerce", poursuit Ivan Segal. Une stratégie qui a permis notamment de réduire de plusieurs dizaines de milliers d'unités le stock des véhicules dans le réseau de distributeurs.
Année blanche pour le réseau
Cette baisse des stocks s’accompagne, pour le réseau, d’un effet de hausse du chiffre d’affaires, liée aux augmentations de tarifs, et d’une marge unitaire en hausse. Mais cette amélioration du chiffre d’affaires unitaire, d'environ 6 % par rapport à 2019, se voit annuler par la baisse globale du marché. "Nous avons bataillé fort pour amener une rentabilité positive pour le réseau. Il faut attendre la clôture des comptes mais la bonne nouvelle est que la trésorerie dans le réseau est en bonne position. Nous allons faire en sorte que ce soit une année blanche pour les distributeurs, ce qui est une bonne nouvelle car nous n’aurions pas parié sur ce point à la suite du premier confinement", avance Ivan Segal.
Pour 2021, et compte tenu de l’inconnue sanitaire, le groupe ne fixe pas d’objectifs chiffrés. "Tout va dépendre de l’évolution de la pandémie. Celle-ci nous a appris à rester agile sur la mise à jour de nos marchés. Nous avons donc prévu de ne pas suivre un budget à la lettre mais de revoir notre feuille de route, chaque mois s’il le faut", observe le directeur du commerce France.
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