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Constructeurs

"Il a toujours eu ma confiance et mon estime, et maintenant, il mérite mon admiration

Publié le 29 mars 2012

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Questions à Pierre Guénant
Questions à Pierre Guénant

JA. Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Christian Klingler ?
PG.
Notre première rencontre, qui remonte à juin 1997, s’est inscrite dans le cadre des réflexions qui animaient alors les dirigeants de Sonauto, de Porsche Holding et de PGA. L’idée résidait notamment dans l’opportunité d’ouvrir certaines structures à de nouveaux constructeurs, ce qui était à l’époque un véritable pari. Un pari qui intéressait Christian Klingler. Nous nous sommes donc rencontrés lors d’une réunion des concessionnaires Sonauto à Poitiers. Au premier chef, j’ai été frappé par un esprit très ouvert. En outre, à l’époque, Christian Klingler parlait déjà plusieurs langues.

JA. De mi-1997 à début 1999, de quelle manière la situation a-t-elle accéléré ?
PG.
Durant cet intervalle, les réflexions et les discussions que j’évoquais se sont intensifiées. Inutile de dire que ces discussions furent parfois très animées, mais toujours est-il qu’à l’été 1998, les bases d’un accord avaient été trouvées. Nous avions réussi à bâtir un véritable projet, à même de convaincre les actionnaires, les constructeurs et les distributeurs. En janvier 1999, j’ai donc présenté Christian Klingler à mes équipes, Claude Fréret en tête. Christian Klingler avait été choisi pour prendre la direction générale de PGA et cette décision devenait effective au 1er février. De mon côté, je devenais président du Conseil du directoire.

JA. Pour l’avoir connu alors qu’il était très jeune et pour l’avoir côtoyé de longues années, quelles sont les qualités de Christian Klingler que vous mettriez en avant ?
PG.
J’ai déjà parlé de son ouverture d’esprit, une qualité qui est à mes yeux très importante. Je dirais aussi que c’est un homme de convictions ; il a d’ailleurs un fort caractère, mais il possède simultanément une grande aptitude à travailler en équipe. Au fil de son évolution, en quelques années, il est devenu un vrai garagiste, ce qui est un vrai compliment dans ma bouche. Et cela n’a rien d’antinomique avec une dimension de stratège avérée. C’est donc logiquement que nous l’avons choisi en 2004 pour me succéder, tandis que je devenais président du Conseil de surveillance.

JA. Son jeune âge -sa précocité pourrait-on presque dire- vous a-t-il parfois amené à réfléchir à deux fois ou vous en êtes-vous toujours remis à l’adage cornélien “Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années” ?
PG.
Son âge n’a jamais été un problème, sans doute aussi parce que c’était précisément l’âge auquel j’avais décidé, moi aussi, de me lancer dans les affaires. Christian Klingler avait la capacité d’ouverture et d’intégrer des cultures différentes, ainsi qu’une réelle vision stratégique et dès lors, l’âge importe peu. Ensuite, au fil de son parcours, il a fait progresser PGA et je crois que réciproquement, PGA l’a fait progresser.

JA. En 2008, il quitte PGA pour embrasser une carrière au sein de Volkswagen, avec le succès que l’on sait. Quel regard portez-vous sur cette trajectoire de comète entre guillemets ?
PG.
Il a toujours eu ma confiance et mon estime, et maintenant, il mérite mon admiration. Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter. Peut-être une chose tout de même, quand je regarde certains organigrammes, chez Peugeot ou au Futuroscope par exemple, je me dis que PGA est peut-être une bonne école. C’est la première fois dans l’histoire que c’est la distribution qui fournit des postes-clés dans des entreprises de premier plan.

JA. Christian Klingler peut apparaître réservé, voire distant, aux yeux de certains, est-ce vraiment un trait de son caractère ?
PG.
Christian Klingler est quelqu’un qui respecte les autres, à sa façon, pas toujours comprise. Mais c’est vraiment un homme qui apprécie ses équipes et qui sait de surcroît identifier les qualités de ses collaborateurs. Il est vrai qu’il n’est pas d’une nature expansive. C’est un tyrolien, un homme de la montagne, un coin où on ne s’épanche pas ! De plus, les groupes au sein desquels il a évolué ne sont pas vraiment adeptes des paillettes…

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