Hyundai met la crise au défi
A l’heure où les marchés européens dévissent et où la plupart des généralistes sont à la peine, Hyundai semble évoluer à contre-courant. A l’instar de Kia, d’ailleurs. Ainsi, Hyundai a vendu 444 000 véhicules en Europe en 2012, soit une progression de 10,2 %, pour une part de marché de 3,4 %. En France, la marque a immatriculé 29 000 voitures, soit une spectaculaire progression de 42,2 %, mais pour une part de marché jugée encore insuffisante (1,5 %). Patrick Gourvennec ne cache pas que les ventes tactiques ont été significatives : “Ce n’est pas une logique de course aux volumes, mais cela répond à un important travail sur notre notoriété. Nous devons montrer et faire essayer nos modèles. D’où nos ventes aux taxis et aux loueurs courte durée. Nous sommes armés pour assumer que nos ventes via le canal LCD représentent 15 % de notre volume global”. En fait, 2012 était une année de transition pour la marque, avec la consolidation du réseau et surtout la filialisation. “La filialisation nous ouvre des horizons élargis, avec des investissements sur le long terme”, indique Patrick Gourvennec. Illustration avec l’embauche de 45 nouveaux collaborateurs l’an passé, les équipes du siège rassemblant aujourd’hui plus de 120 personnes. Rappelons enfin que les ventes mondiales de Hyundai ont progressé de 8,6 %, pour s’établir à 4,4 millions d’unités.
Croissance organique
Pour 2013, en dépit des incertitudes qui pèsent sur la zone euro et sur le marché français, Patrick Gourvennec mise encore sur une progression de 10 %, soit 33 000 unités. Le trio ix35, i20 et i30 devrait représenter près de 21 000 ventes à lui seul. Pour Vincent Bernard, nouveau directeur marketing et communication d’Automobiles Hyundai France arrivé de chez Nissan Europe, “il ne faut y voir aucune forfanterie. Avec l’exploitation de nos derniers lancements en année pleine et l’expansion du réseau, on peut parler de croissance organique”.
Passer de 210 à 240 points de vente cette année
Le réseau demeure l’une des priorités de Patrick Gourvennec, qui parle volontiers de développement, mais aussi de reformatage. Actuellement, la marque s’appuie sur 156 contrats pour 210 points de vente. Cette année, l’objectif est d’atteindre 240 points de vente pour 175 contrats. “Même si la crise est prégnante dans le secteur de la distribution, nous n’avons pas de problème de recrutement et de nombreux concessionnaires nous sollicitent pour représenter la marque ou pour étendre leur représentation”, indique Vincent Bernard. Patrick Gourvennec estime par ailleurs que la rentabilité des distributeurs doit s’établir à court terme à 1,5 % du chiffre d’affaires, “la juste contrepartie des efforts et des investissements consentis pour accompagner la croissance de la marque”.
3 % de parts de marché d’ici trois ans, soit environ 60 000 ventes
En 2013, de gros efforts seront encore consacrés à la communication afin de “combler le déficit de notoriété de Hyundai par rapport à la plupart de ses concurrents généralistes”. L’étendard de la garantie 5 ans kilométrage illimité sera donc encore plus mis en avant, comme l’engagement dans le foot. Patrick Gourvennec compte d’ailleurs plus sur l’argument du bon rapport qualité-prix-prestations & services que sur les remises à tout va pour atteindre ses objectifs de développement : “Le marché français est un marché descendant. En moyenne, le client descend en catégorie et nous voulons valoriser cette descente. Ce doit être l’un des bienfaits du concept Modern Premium”. Enfin, Patrick Gourvennec insiste sur le fait que 2013 n’est pas à proprement parler une année charnière pour Hyundai en France. Le vrai défi est ailleurs et il est d’envergure : atteindre 3 % de parts de marché en France d’ici trois ans, soit bon an mal an 60 000 ventes. En clair, remettre la part de marché de Hyundai en France au niveau de la part de marché de Hyundai en Europe.
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