GM et Ford plombés par des éléments exceptionnels
A l'heure où Tesla affole les marchés avec une capitalisation supérieure au Big Three cumulés, Ford et GM viennent de dévoiler des pertes pour le quatrième trimestre 2019. Ainsi, GM, plombé par la grève historique qui a paralysé ses usines américaines pendant 40 jours à l'automne, a dévoilé une perte nette de 194 millions. Il faut toutefois noter que le mouvement social a couté 3,6 milliards de dollars au constructeur. Sans cela GM serait rester bénéficiaire.
Le chiffre d'affaires a diminué de 19,7 %, à 30,83 milliards de dollars, en grande partie à cause de la grève. Sur l'année 2019, il a été de 137,2 milliards de dollars, en recul de 6,7 %, pour un bénéfice de 6,7 milliards, en baisse de 16 %. Pour 2020, le géant de Detroit table sur un bénéfice par action ajusté compris entre 5,75 et 6,25 dollars. Les marchés espèrent, eux, 6,23 dollars.
La situation de Ford n'est pas meilleure avec une perte nette de 1,7 milliard de dollars au quatrième trimestre, en raison d'une charge liée aux retraites de ses salariés, d'un déclin de ses ventes en Amérique du Nord et des coûts liés au lancement de nouveaux modèles comme la Ford Explorer. La perte entre octobre et décembre 2019 inclut une charge de 2,2 milliards de dollars pour couvrir l'augmentation de sa quote-part dans les cotisations retraite de ses salariés à travers le monde. Le constructeur automobile avait accusé un déficit de 100 millions de dollars au quatrième trimestre 2019.
"Financièrement, la performance est inférieure à nos attentes initiales, parce que notre exécution (...) n'a pas été suffisamment bonne. Nous le reconnaissons et en endossons la responsabilité", a expliqué le PDG Jim Hackett, promettant des "changements". Hormis les éléments exceptionnels, Ford a été bénéficiaire puisque le bénéfice par action ajusté, référence à Wall Street, est de 0,12 dollar, mais il est inférieur au 0,15 dollar attendu en moyenne par les analystes financiers.
Le chiffre d'affaires trimestriel des activités automobile a diminué de 5 % à 39,7 milliards de dollars, a détaillé la marque à l'ovale bleu. Le groupe est en pleine restructuration et il espère économiser 11 milliards de dollars, en cessant la production de berlines et citadines aux Etats-Unis, en supprimant 12 000 emplois et en fermant six sites en Europe. Ford Europe est ainsi repassé dans le vert au quatrième trimestre, dégageant un bénéfice opérationnel de 21 millions de dollars contre une perte de 199 millions à la même période en 2018. Le groupe a déjà pu économiser 3,5 milliards de dollars, avait-il chiffré au troisième trimestre, mais il reste encore 9,5 milliards d'économies à trouver.
En attendant, Ford est pessimiste pour l'année 2020, disant n'anticiper qu'un bénéfice par action ajusté compris entre 0,94 dollar et 1,20 dollar, soit nettement moins que le 1,26 dollar espéré en moyenne par les analystes financiers. Cette prévision ne prend pas en compte l'impact financier du coronavirus ayant forcé Ford à suspendre temporairement sa production dans ses usines chinoises de Chongqing et Hanghzhou. "Il est encore trop tôt pour évaluer l'impact financier de l'épidémie de coronavirus", a expliqué Ford, pour qui la Chine représente un relais de croissance important. Sur l'ensemble de l'année 2019, Ford, dont les ventes de voitures ont diminué de 3,2 % en Amérique du Nord et chuté en Chine, a gagné 47 millions de dollars pour un chiffre d'affaires de 155,9 milliards, en baisse de 2,8 %.
GM et Ford déploient beaucoup d'énergie et investissent énormément pour regagner la confiance de la communauté financière, convaincue que l'avenir de l'automobile américaine est désormais écrit par Tesla, un groupe n'ayant pourtant jamais dégagé un seul bénéfice annuel depuis sa création il y a 16 ans. (avec AFP).
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