Gilles Le Borgne, Renault : "Il n'y a de vérités que scientifiques"
Ce mardi 8 septembre 2020, l'Atelier Renault sur les Champs Elysées, s'était habillé aux couleurs du Journal de l'Automobile pour la remise du prix de l'Homme de l'année à Gilles Le Borgne, directeur de l'ingénierie Renault. Près de 150 personnes ont pu être accueillies au sein de ce lieu historique pour rendre un hommage appuyé à celui que Jean-Dominique Senard, président du groupe, appelle en souriant "le benchmark de l'ingénierie".
Il est vrai que le nouveau détenteur de ce titre, fait référence dans cet univers, ce que n'ont pas manqué de remarquer les intervenants prestigieux qui ont tenu à lui rendre hommage : Jean-Dominique Senard, Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo mais aussi Philippe Varin, président du conseil d'administration de Suez mais aussi de France Industrie.
Gilles Le Borgne, dont l'arrivée à ce poste en janvier 2020 a fait couler beaucoup d'encre, affiche une autorité et une légitimité reconnues par l'ensemble de ses pairs. Ainsi, après 30 années d'expérience, celui qui se qualifie comme un concepteur d'automobile peut accrocher à son tableau d'honneur la stratégie des plateformes chez PSA, les baisses drastiques d’émissions de CO2, le respect des nouvelles d’homologations WLTP dès 2018, le lancement des véhicules électriques et hybrides rechargeables de ce groupe, sans parler de la stratégie qu'il va déployer chez Renault.
Il faut rappeler que son département, l'ingénierie du constructeur français, doit contribuer à hauteur de 800 millions d'euros au plan de relance du constructeur qui s'élève à 2 milliards d'euros. Tous les postes d'économies ont d'ores et déjà été identifiés et le plan en ordre de marche.
Gilles Le Borgne a, cependant, tenu à partager plusieurs de ses convictions devant une assemblée conquise, parmi laquelle se sont retrouvés, Luca de Meo, nouveau directeur général de Renault mais aussi Clotilde Delbos, directrice générale adjointe et financière et nouvelle responsable de la marque dédiée aux nouvelles mobilités du groupe. "Laissons les ingénieurs travailler : il n'y a de vérités que scientifiques. Les vérités technologiques n'existent pas. La force créatrice des près de 45 000 ingénieurs automobiles en France doit être protégée dans son excellence. Ils sauront répondre à tous les défis techniques à condition de leur donner des objectifs réglementaires et environnementaux clairs et de leur laisser la responsabilité de trouver les meilleurs réponses coût/valeur pour nos consommateurs et nos entreprises... Le moment est venu d’avoir des certitudes pour notre industrie en Europe et en France.
Dès 2025 nos automobiles seront massivement électrifiées. Je voudrais partager une conviction : c’est le moment d’avoir des certitudes pour notre industrie en France et au-delà en Europe. Nous ne pouvons pas laisser 20 à 30 % de la valeur de nos futures automobiles venir uniquement d’Asie ou même être fabriquées en Europe sur la base d’un savoir-faire chinois ou coréen."
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