General Motors met fin aux robotaxis Cruise
Actuellement, le monde du véhicule autonome est divisé en deux catégories : ceux qui y croient encore et ceux qui n’y croient plus. General Motors (GM) fait partie de cette deuxième catégorie. Dans un communiqué publié le mardi 10 décembre 2024, le constructeur américain annonce abandonner l’activité de ses robotaxis opérée par sa filiale Cruise. Désormais, les équipes travaillant sur le sujet se concentreront sur le développement de systèmes avancés d’aide à la conduite pour les véhicules destinés aux particuliers.
"Conformément à ses priorités en matière d'allocation des capitaux, GM ne financera plus le travail de développement des robotaxis de Cruise, étant donné le temps et les ressources considérables qui seraient nécessaires pour faire évoluer l'entreprise, surtout dans un marché de plus en plus concurrentiel", indique le constructeur. "Au cas où ce n'était pas clair avant, c'est clair maintenant : GM est dirigé par une bande de nuls", a réagi Kyle Vogt sur X, cofondateur de Cruise.
De son côté, Honda, un investisseur de Cruise, prévoyait de lancer un service de robotaxis au Japon en 2026, mais le groupe japonais "va réévaluer l'avenir du projet et effectuer les ajustements nécessaires, y compris une éventuelle annulation, une fois que Cruise aura achevé sa restructuration", a indiqué à l'AFP sa filiale aux États-Unis.
Le drame de San Francisco en 2023
Cruise compte parmi les pionniers de la conduite autonome. Sa flotte de robotaxis arpente plusieurs centres-villes américains. Ces véhicules sont une vitrine technologique pour la filiale de General Motors, mais aussi un levier de financement. Cependant, en 2023, l’un de ses taxis sans chauffeur provoque un grave accident à San Francisco. La voiture roule sur une piétonne venant d'être percutée par un véhicule conduit par un conducteur.
Après le drame, les autorités avaient retiré le permis de circulation des véhicules de l'entreprise, notamment à cause de sa gestion de l'accident. En effet, les employés ont mis plusieurs jours à révéler que le robotaxi n'était pas resté immobile. Sa manœuvre pour se ranger avait eu pour effet de traîner la victime sur plusieurs mètres.
Un accident qui pousse General Motors à renforcer le contrôle sur la filiale. Kyle Vogt avait dû démissionner et Cruise avait licencié 900 employés, soit un quart de son personnel. L'entreprise avait progressivement repris ses activités de développement, sous supervision, et devait être disponible sur la plateforme du géant de la réservation de voitures, Uber, dans le courant du premier semestre 2025.
Des entreprises misent encore sur les robotaxis
Waymo, filiale d'Alphabet (maison mère de Google), a pris une longueur d'avance sur ce marché avec ses Jaguar sans chauffeur largement utilisées dans plusieurs grandes villes américaines, comme Phoenix (Arizona) et San Francisco. Le 11 octobre 2024, Elon Musk, PDG de Tesla, présentait en grande pompe ses robotaxis Cybercab dont la production doit démarrer en 2026.
Les véhicules autonomes de Zoox, filiale d'Amazon, sont quant à eux en cours de test et de déploiement dans des quartiers restreints de Las Vegas et de San Francisco. Contrairement à Cruise et Waymo, ils n'ont pas de volant, les quatre sièges se font face à l'intérieur, et ils peuvent rouler dans les deux sens, sans faire demi-tour.
General Motors a précisé le 10 décembre 2024 rester "pleinement engagé" dans la quête de la conduite autonome pour les voitures destinées aux consommateurs. "Notre engagement en faveur de l'assistance à la conduite et de la technologie autonome pour rendre la conduite plus sûre, plus accessible et moins stressante est inébranlable", a assuré Mary Barra, la patronne du groupe, lors d'une conférence pour les analystes. L'action du constructeur prenait plus de 2 % lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York. Pour rappel, cette annonce arrive dans un contexte où le marché automobile entre en crise. (Avec AFP)
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