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Constructeurs

G. Couzy, Peugeot : "Aller chercher le leadership sur le canal B2B en 2020"

Publié le 3 janvier 2020

Par Alice Thuot
5 min de lecture
Guillaume Couzy, directeur général de Peugeot France, tire le bilan de l’année écoulée et brosse les perspectives de la marque pour 2020. Objectif : rester premier dans le cœur des particuliers et dominer le canal des professionnels.

 

Journal de l'Automobile : Comment qualifieriez-vous l’année 2019 pour Peugeot ?

 

Guillaume Couzy : C’est une année de consolidation d’un cycle de croissance débuté en 2017. Nous avons eu des volumes qui on été à peu près stables de 2018 à 2019, à -0,5 % sur les deux marchés VP et VUL. Nous avons réussi à maintenir pour la 2e année consécutive le leadership sur le marché particulier (NDLR : à moins de 500 exemplaires de différence avec Renault). Nous considérons que nous avons bien résisté, alors que des renouvellements importants de véhicules de notre gamme sont intervenus à la fin de l’année. Nous sommes donc dans une position assez forte aux abords de 2020. Autre élément positif, nous avons fortement progressé sur le marché du VU avec une part de marché de 17,5 % en 2019. Globalement, nous tirons donc un bilan plutôt positif de cette année où notre calendrier produit n’a pourtant pas forcément aidé.

 

Comme de nombreux constructeurs, Peugeot à souffert sur le canal des particuliers. Comment observez-vous ce phénomène et selon vous, perdurera-t-il en 2020 ?

 

G.C. Il est clair que le marché déprimé des particuliers tout au long de l’année a été la difficulté de 2019. Le recul de ce canal est très difficile à interpréter car nous n’analysons aucune raison rationnelle et structurelle. Il y a plutôt eu un regain du pouvoir d’achat en 2019 et les indicateurs macro-économiques -même s’ils ne sont pas florissants- sont plutôt bien orientés. Il s’agit donc davantage d’un phénomène psychologique lié à une certaine morosité, morosité elle-même due à différents mouvements sociaux. Deuxième facteur, dont l’impact est difficile à quantifier, l’incertitude qui pèse sur les choix des consommateurs sur la bonne énergie à privilégier en fonction de la fiscalité. Néanmoins, nous pensons en 2020 gagner des parts de marché : depuis octobre, et pour la première fois depuis près d’un an, les prises de commandes sur ce canal des particuliers sont de nouveau en croissance grâce aux lancements de nos nouveaux produits, notamment sur le segment B, très porteur sur cette cible. Il n’y a pas de raisons que la tendance des immatriculations auprès des particuliers soit très différente en 2020 mais nous croyons en notre capacité à gagner des parts de marché.

 

Sur le canal des professionnels, l’écart s’est creusé en 2019 avec votre concurrent direct…

 

G.C. Il faut noter que si nous prenons les trois dernières années, notre progression sur le canal B to B a été spectaculaire. Nous avons gagné 5 points de part de marché entre 2016 et 2018, pour atteindre 25 % de pénétration, grâce notamment au succès du 3008, dont les ventes, en attendant le restylage durant cette deuxième moitié de l’année, s’essoufflent logiquement. Nous avons donc perdu environ un point en 2019, ce qui s’explique aussi par l’arrivée tardive, fin 2019, des 208 et 2008. Mais nous entamons l'année avec un nouveau cycle produit, et sommes largement en mesure d’aller chercher le leadership en B to B.

 

Quel démarrage pour ces deux grandes nouveautés, les 208 et 2008 ?

 

La 208 démarre très très bien en novembre et décembre, puisque le modèle s’est placé en tant que leader sur le marché des particuliers, alors qu’il s’agit du premier mois plein de commercialisation. Nous n’avons pas encore officiellement lancé le 2008 (NDLR, le 2008 sera lancé ce dimanche 5 janvier) mais les prises de commandes sont déjà très bonnes. Pour la 208, l’électrique représente 15 % des prises de commande.

 

Comment anticipez-vous 2020 ?

 

G.C. Les résultats sont déjà solides et prometteurs pour 2020. Il existe certes un risque pour le marché au 1er trimestre, mais nous ne sommes pas inquiets sur notre propre performance. Notre portefeuille de commandes affiche un bon niveau, sensiblement supérieur à début 2019, ce qui est positif, car nous étions déjà sur un niveau très élevé à cette époque. Autre point fort, et différence que nous avons par rapport à nos concurrents : nous n’avons pas eu besoin d’immatriculer par anticipation en novembre et décembre 2019, ce qui nous a certes porté préjudice en termes de part de marché en 2019, mais nous met sur la bonne voie en 2020. Nous n’avons en effet pas eu d’effet d’anticipation du tout, notre volume de VD correspond à un niveau normal en période de lancements de produits à volume. Nous nous sommes préparés depuis de nombreux mois à 2020 en réalisant systématiquement des progrès en termes d’ingénierie afin de faire baisser les grammages mais avons aussi progressivement destocker les véhicules les plus anciens et émetteurs depuis le début de l’année.

 

Quelle pénétration dans les ventes globales souhaiteriez-vous atteindre pour les versons hybrides rechargeables des 3008, 508 et 508 SW ?

 

G.C. Nous souhaiterions que l’hybride rechargeable représente 15 % des immatriculations, comme pour l’électrique. Il est trop tôt pour dire si nous nous dirigeons vers la bonne direction, car nous avons ouvert les commandes relativement tard. Les premiers véhicules arrivent dans le réseau, et nous n’avons pas pu les faire essayer. Il est donc un peu tôt, mais nous allons beaucoup accélérer au premier trimestre avec un plan qui nous permettra de présenter et faire essayer ces modèles aux prospects et clients B to B.

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