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Constructeurs

Frédéric Verbitzky, directeur général Kia Motors France

Publié le 23 avril 2010

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
"Sur un marché qui a crû de 10 % en 2009, nous avons progressé de 34 % ""Le pouvoir de surprendre", leit-motiv de Kia, Frédéric Verbitzky, y tient et appelle,...
...pour en témoigner, une croissance remarquable, des produits décalés et le lancement du nouveau Sportage.

Journal de l'Automobile. Comment se présente le développement de Kia Motors France ?
Frédéric Verbitzky. Pour une marque comme la nôtre, dont la notoriété se construit pas à pas, la question essentielle réside dans le maillage territorial. Aujourd'hui, nous avons plus de 170 points de vente et nous en aurons 185 voire plus à la fin de l'année. Pour la distribution, comme pour la réparation, nous avons atteint une bonne couverture. Le réseau se structure donc autour de distributeurs qui donnent une chance à la marque. Les résultats se font sentir très nettement d'autant que, parallèlement, le design des produits répond aux attentes des consommateurs et la garantie 7 ans les rassure.

JA. La garantie de 7 ans n'est-ce pas un investissement trop lourd pour la marque ?
FV. La garantie 7 ans a été particulièrement bien accueillie par les vendeurs qui disposent d'un argument commercial très fort. L'acheteur potentiel est attiré par le design, par le prix, si on lui ajoute une garantie de 7 ans, la vente est facilitée. En outre, c'est un investissement qui se transforme en notoriété à grande vitesse. La communication qui a été faite sur cet atout, a généré un trafic en concessions inégalé. En 2009, la notoriété spontanée s'élevait à 15 %, en décembre, et à la suite de l'annonce de l'extension à l'ensemble des modèles de la garantie, elle est passée à 17 % et à 18 % en janvier.

JA. Est-ce sensible dans les ateliers ?
FV. Il est trop tôt pour répondre à cette question. En revanche, nous avons un élément de réponse très encourageant avec la Cee'd qui arrive dans sa quatrième année. Généralement, la courbe de fidélité en concession est de l'ordre de 60 % dans les deux premières années puis de 35 à 40 % après. Avec la Cee'd, nous dépassons déjà largement ces pourcentages. En fait, nous rassurons le client et nous le fidélisons.

JA. Comment positionnez-vous la marque ?
FV. Notre volonté consiste à être une marque surprenante, par les produits et par les actions marketing, en allant au-delà des attentes des automobilistes "The Power To Surprise". Je citerais, pour exemple, le nouveau Sportage, qui se place résolument à la croisée de plusieurs segments. Il affiche un beau design avec, notamment sa face avant "nez de tigre", puis offre de nombreux équipements et une position de conduite haute.  C'est aussi un véhicule urbain destiné à la famille  ! On sort de l'univers pur du 4X4, c'est un réel crossover qui intéresse ceux qui ne souhaitent pas s'enfermer dans une berline traditionnelle, un monospace ou un vrai 4X4.

JA. Comment avez-vous vécu l'année 2009 ?
FV. Sur un marché qui a crû de 10 %, nous avons progressé de 34 %, on peut dire que nous avons réalisé une très bonne année et nous avons les moyens de faire en sorte que 2010 soit aussi une réussite même si les conditions seront difficiles. Nous pensons que le marché français ne devrait pas dépasser les 1,9 ou 2 millions d'immatriculations. En 2009, nous avons vendu 21 000 véhicules, Picanto et Cee'd ont très bien marché, et Soul a dépassé nos objectifs avec 3 200 ventes.

JA. Vous parlez de conditions difficiles du marché en 2010, qu'entendez-vous par là ?
FV. Je ne pense pas qu'il faille s'attendre à un marché catastrophique mais à un rééquilibrage. La décision du gouvernement de procéder par étapes à la suppression des aides a été salutaire.

JA. Sur quels produits comptez-vous pour faire une belle année 2010 ?
FV. Nous allons bien sûr nous appuyer sur Cee'd qui est notre produit central. Nous comptons beaucoup, par ailleurs, sur Venga, dont nous estimons le nombre d'immatriculations compris entre 4 et 5 000. Le nouveau Sorento démarre très bien, mieux encore que ce à quoi nous nous attendions. Puis nous devrions augmenter nos parts de marché sur le segment B grâce à la complémentarité des Soul et Venga.

JA. Comment vous situez-vous face à la profusion des offres de véhicules verts ?
FV. Nous sommes sereins parce que nous sommes centrés sur les attentes du consommateur. Nous disposons d'un  centre de recherches dédié aux nouvelles technologies. Si le marché s'oriente sur les hybrides, nous pouvons répondre, si l'électrique devient prépondérant, nous avons les produits adéquats. Et, nous avons aussi l'hydrogène dans les cartons même s'il faudra sans doute attendre un peu plus longtemps pour le voir à la mode. Notre force réside justement dans cette souplesse et dans nos investissements permanents.

JA. En témoignent les produits et concept-cars proposés sur le salon...
FV. En Corée, l'hybride GPL  a été lancé. En 2011 ou 2012, nous aurons des modèles hybrides Diesel. Ici, à Genève, nous présentons en première mondiale le concept-car Kia Venga électrique, zéro émission qui a les mêmes dimensions que Venga et s'inscrit dans notre démarche de véhicules EcoDynamics.  En même temps, en première européenne, nous dévoilerons le concept-car Kia Ray qui est une berline hybride essence. Quoiqu'il arrive, et quelles que soient les tendances du marché, nous sommes prêts et c'est plutôt enthousiasmant. 

Propos recueillis par Hervé Daigueperce (à l'occasion du salon de Genève)

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