Ford va supprimer 3 800 postes en Europe
Ford va couper dans ses effectifs d'ingénieurs en Europe, principalement en Allemagne et au Royaume-Uni, pour retrouver l'équilibre et se concentrer sur ses futurs modèles électriques.
Sur les 3 800 postes qui seront supprimés au cours des trois prochaines années, 3 600 le seront en Allemagne (2 300) et au Royaume-Uni (1 300), notamment dans les équipes de recherche et développement (R&D) de produits, a annoncé le groupe.
Le constructeur américain souhaite créer une "structure de coûts plus compétitive" en Europe, où il rencontre des difficultés, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse. Ford va réduire le nombre de modèles conçus pour l'Europe en se concentrant à l'avenir sur les véhicules électriques et sur ses ventes très profitables d'utilitaires. Les équipes de conception de véhicules vont ainsi être divisées par deux.
2 800 postes de R&D en moins pour Ford
En Allemagne, le constructeur supprimera 1 700 postes dans la R&D ainsi que 600 autres postes dans des fonctions administratives, notamment sur l'important site Ford de Cologne et sur celui d'Aix-la-Chapelle, dans l'ouest du pays. Au Royaume-Uni, il prévoit 1 000 suppressions de postes dans la R&D et 300 dans les fonctions support. Les 200 autres suppressions de postes toucheront d'autres pays européens non précisés mardi.
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Après ces départs, qui s'effectueront sur trois ans et sur la base du volontariat, 3 400 ingénieurs continueront de travailler sur les produits de la marque en Europe.
La confirmation de ces suppressions de postes intervient quelques semaines après leur annonce par le syndicat allemand IG Metall. "L'entreprise souhaite réaliser les principales tâches liées au développement en Amérique du Nord", sur fond de "passage du moteur thermique au moteur électrique", avait alors expliqué le syndicat.
La marque a tout juste atteint l'équilibre financier sur le marché européen en 2022, avec 516 614 voitures neuves vendues et 4,6 % de parts de marché.
Course vers l'électrification
Le directeur financier du groupe, John Lawler, avait indiqué début février que Ford allait devoir effectuer les "changements nécessaires" pour que ses ventes deviennent profitables en Europe, dans un contexte d'instabilité économique et de la demande.
Ford entend s'engager dans la course vers l'électrique, une technologie qui requiert une modernisation complète des usines existantes et dans laquelle il compte investir 50 milliards de dollars d'ici à 2026. Le constructeur avait déjà annoncé à l'été 2022 la suppression de plusieurs milliers de postes aux États-Unis et en Inde, à l'occasion de conversions d'usines vers l'électrique.
Alors que le marché automobile européen doit passer au tout électrique en 2035, Ford doit lancer à Cologne dans les prochaines semaines la production de sa première voiture électrique européenne. Son usine en Turquie a également commencé à produire des utilitaires électriques.
34 000 salariés à ce jour
Ses sites européens, qui emploient actuellement 34 000 salariés du Royaume-Uni à la Turquie, se préparaient ainsi à la réorganisation des activités du groupe. Mais jusqu'à récemment, les emplois semblaient préservés à Cologne, où le constructeur avait annoncé un investissement de deux milliards d'euros.
L'annonce de ces 3 800 suppressions de postes intervient alors que la crainte d'une délocalisation des industries automobiles monte en Europe depuis que Washington a introduit de larges subventions en faveur des véhicules électriques construits aux États-Unis.
Ces aides s'inscrivent dans un plan de l'administration Biden baptisé IRA (Inflation Reduction Act) et doté de près de 400 milliards de dollars consacrés à la transition énergétique et à la lutte contre le changement climatique. (avec AFP)
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