Ford confirme sa stratégie

Une fois de plus, l’actualité de Ford à Détroit était la Focus. Enfin, pour être tout à fait exact, il s’agit de sa plate-forme, la fameuse plate-forme C devant servir de base à plus de 10 modèles et représenter plus de 2 millions d’unités produites à partir de 2012. En un mot : One Ford. Alan Mulally en a d’ailleurs rappelé les progrès et le déploiement à travers les usines à l’ovale bleu disséminées sur la planète.

Mais la bonne nouvelle pour Ford, avant de revenir sur les nouveautés du salon, se résume en quelques chiffres. Déjà, 6,6 milliards de dollars. C’est le résultat net part de groupe du constructeur sur l’exercice 2010. Une confirmation après les 2,7 milliards de l’année 2009. Au-delà d’être le meilleur résultat depuis plus de 10 ans, Ford a surtout réduit sa dette de 7,3 milliards sur le 4e trimestre 2010, ce qui lui permet d’afficher des liquidités positives, c’est-à-dire que le niveau de ses liquidités (20,5 milliards) est supérieur à ses dettes (19,1 milliards). Une performance d’ensemble où le marché américain n’est pas étranger puisque Ford y a progressé de 19,5 % en 2010 à plus de 1,931 million d’unités. Ford est donc sur la bonne voie, d’autant qu’il a choisi de s’en sortir sans aide de l’Etat fédéral américain, mais devra encore enchaîner les bons exercices pour effacer complètement les traces de cette crise. Signe de l’embellissement, le constructeur a notamment annoncé la création de 7 000 emplois aux US dans les deux ans à venir ainsi qu’un investissement cumulé d’1 milliard de dollars dans les usines de Louisville dans le Kentucky et Kansas City dans le Missouri.

La Focus électrique en vente dès cette année

Dans cette phase de relance mais aussi de tournant technologique, le produit reste la clé de la réussite. Au chapitre des nouveaux modes de propulsion, le constructeur a rappelé et présenté ce que sera sa gamme “verte” dans les mois à venir. Si, vu de ce côté de l’Atlantique, on a quelquesfois tendance à penser que Ford est un peu à la traîne, il n’en est rien. Au contraire. Ainsi le transit Connect électrique roule déjà aux US et ce sera le cas en Europe dès cette année. Ensuite arriveront la Focus électrique ainsi que les C-Max Energi (hybride plug-in) et C-Max Hybride.

La Focus électrique devrait offrir une autonomie de 160 km grâce à des batteries lithium-ion développées avec LG Chem. Elle sera disponible dès la fin de cette année dans les concessions américaines alors que les Européens devront patienter jusqu’à 2013. Alan Mulally a promis qu’elle s’afficherait à un tarif compétitif face à la Nissan Leaf pour un temps de recharge (en station 240V) divisé par deux par rapport à la nippone.

Le C-Max à toutes les sauces

Avec les C-Max Energi et le C-Max Hybride, Ford montre le vaste portefeuille technologique dont il dispose puisqu’il s’agit ici d’un hybride rechargeable puis d’un hybride “classique”, comme le propose déjà le constructeur aux US avec la Fusion.

Ces deux monospaces compacts seront fabriqués dans l’usine de Wayne dans le Michigan, mais aussi en Espagne, à Valence à partir de 2013, pour notamment alimenter les marchés européens. Avec le C-Max Energi, donc l’hybride plug-in, le constructeur annonce une autonomie cumulée de plus de 800 km. Mais rien sur l’autonomie 100 % électrique. En attendant, les Américains vont pouvoir découvrir le C-Max, normal, dans sa version 7 places. En effet, seule cette version traverse l’Atlantique.

Puis le meilleur pour la fin : le Vertrek. Ce concept illustrant la vision du futur SUV compact Ford est une réussite stylistique. Mais n’arrive-t-il pas un peu tôt, sachant que le Kuga, qu’il est appelé à remplacer, n’est apparu qu’en 2008 ? Sans doute, mais cette annonce s’inscrit une nouvelle fois dans cette logique mondiale que Ford développe aujourd’hui. En plus de reposer sur la plate-forme C, ce concept devra également remplacer le Ford Escape. Et Ford vient d’annoncer le transfert de production de l’Escape dans l’usine de Louisville où il s’apprête à investir 400 millions de dollars. Voilà pourquoi le Kuga ne devrait pas connaître un cycle de vie très long.