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Constructeurs

Fitch analyse les destins croisés des constructeurs européens

Publié le 19 décembre 2012

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Face à la détérioration programmée du marché européen, les constructeurs Fiat, Volkswagen, Renault ou PSA sont à la manœuvre. Mais Fitch ne donne pas son blanc-seing à tous les acteurs. Explications.
Face à la détérioration programmée du marché européen, les constructeurs Fiat, Volkswagen, Renault ou PSA sont à la manœuvre. Mais Fitch ne donne pas son blanc-seing à tous les acteurs. Explications.

Fitch Ratings souligne que les constructeurs européens mettent en œuvre des stratégies différentes pour tenter d'anticiper la baisse d'activité promise au marché automobile dans cette zone en 2013. Un recul du marché pour l'heure estimé à -2 ou -3% par les analystes de Fitch, qui rappellent qu'il s'agira tout de même d'une sixième année de baisse consécutive et que la guerre des prix ne faiblira pas d'un iota.

Ainsi, Fiat (BB/Négative) et Volkswagen (A-/Positive) ont annoncé un renforcement de leurs investissements sur les trois années à venir, tandis que Daimler (A-/Stable), Renault (BB+/Stable) et PSA (BB-/Négative) semblent opter pour une voie différente en se séparant d'activités ou d'actifs n'appartenant pas à leur cœur de métier, opérations susceptibles de générer du cash.

Daimler a vendu sa participation de 7,5% dans EADS, quand Renault quittait le capital de Volvo AB en cédant sa part de 6,5% et quand PSA vendait 75% de ses parts de Gefco. Les experts de l'agence Fitch jugent positivement ces actions, dans la mesure où les participations cédées avaient peu d'impact structurel sur les profits des groupes et leur aptitude à générer du cash. Ils mettent toutefois un bémol : vu leur profil financier, Daimler et Renault vont pouvoir réinvestir sur leur activité automobile tandis que, pour PSA, il s'agit de boucher les trous et d'essayer de juguler des pertes qui se creusent.

De même, Fitch ne porte pas une appréciation similaire sur les annonces d'investissements de Fiat et Volkswagen. Pour le groupe Volkswagen, pas de problème, il s'agit de soutenir des positions dominantes. En revanche, pour Fiat, le risque est sans surprise beaucoup plus grand. "D'une part, il y a une part de rattrapage après des années de non-investissement et, d'autre part, l'objectif de montée en gamme des marques du groupe n'est pas sans écueil, surtout que le groupe a toujours échoué par le passé sur ce point", note sans complaisance un analyste.

Au final, les analystes de Fitch estiment que le free cash flow positif sera un enjeu central pour les constructeurs européens en 2013, particulièrement pour les groupes déjà affaiblis comme Fiat et PSA. Pour eux, la situation pourrait même devenir critique au cas où la détérioration du marché se révélerait plus forte que prévu. Les deux groupes pourraient alors encore être dégradés par les agences de notation.

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