“First Day” pour Chrysler LLC
...depuis le mois de juillet. Un changement juridique qui ne remet aucunement en cause les relations entre le constructeur et ses distributeurs.
Chrysler est à nouveau un constructeur indépendant. En effet, le 3 août dernier, DaimlerChrysler et Cerberus ont finalisé l'accord signé en mai dernier. Le fond new-yorkais détient aujourd'hui 80,1 % du nouveau groupe Chrysler Holding LLC. DaimlerChrysler, qui deviendra Daimler AG lors de l'assemblée générale extraordinaire du 4 octobre prochain, demeure toutefois dans la "maison" avec 19,9 % du capital mais aussi via la souscription d'un emprunt obligataire de 2 milliards de dollars où sa participation sera de 1,5 milliard. "Le soutien financier de DaimlerChrysler est un signe fort dans sa volonté de garantir les bons débuts de Chrysler en tant que constructeur automobile indépendant, dans le giron de Cerberus", affirme le groupe de Stuttgart dans un communiqué. Chrysler veut écrire un nouveau chapitre de son histoire et comme pour marquer encore un peu plus le changement, le nouveau staff a annoncé deux mesures symboliques : le retour du Pentastar, l'étoile Chrysler qui avait disparu depuis 9 années, et le lancement aux Etats-Unis d'une campagne institutionnelle mettant en exergue l'héritage Chrysler mais aussi et surtout ses nouvelles ambitions grâce au slogan : "Get ready for the next hundred years". (Soyez prêts pour les 100 prochaines années). Cependant, cet optimisme ne doit pas faire oublier la réalité. Le marché américain demeure difficile et le groupe Chrysler (Chrysler-Jeep-Dodge) a vu ses ventes reculer de 8 % en juillet dernier à 137 728 unités. Un repli toutefois inférieur à celui du marché qui recule de 12 % sur la période. De plus, depuis le début de l'année, le groupe Chrysler avec un volume de plus de 1,25 million d'unités abandonne "seulement" 2 %. Mais Tom LaSorda, devenu vice-président du nouvel ensemble, a prévenu lors d'une visite sur le site de Windsor en Ontario : "Si l'économie ou d'autres facteurs nous incitent à un réexamen (du plan de restructuration), nous le ferons."
De ce côté-ci de l'Atlantique, il y a également du changement chez Chrysler. Concernant les hommes, Jean Arcellin a cédé sa place de directeur général à Stéphane Labous, jusqu'ici responsable du marketing international au siège américain du groupe. Un homme qui connaît bien le groupe puisque son aventure avec Chrysler a débuté en 1991 chez Sonauto. Juridiquement, la situation a également évolué. En effet, la société Chrysler France est née le 1er juillet avant de devenir une réalité opérationnelle le 1er octobre prochain comme nous l'indique Stéphane Labous dans l'entretien ci-dessus.
3 QUESTIONS ÀStéphane Labous, Directeur général de Chrysler France Journal de l'Automobile. Chrysler France demeure une filiale de DaimlerChrysler France. Comment va fonctionner ce nouvel ensemble ? Quelle sera votre marge de manœuvre ? Stéphane Labous. Nous allons travailler en partenariat avec DaimlerChrysler France (NDLR : qui conserve ce nom jusqu'à la fin de l'année). Nous sommes à l'heure actuelle en train de transférer les actifs vers notre nouvelle structure juridique, Chrysler France, qui sera opérationnelle le 1er octobre prochain. Elle regroupera toutes les activités opérationnelles tels la vente, les approvisionnements, le marketing, les services, les pièces, le développement réseau… En revanche, le back office demeure chez DaimlerChrysler. Nous allons ainsi acheter les services de DaimlerChrysler pour assurer le suivi notamment comptable et informatique. Il ne s'agit donc pas d'un divorce à 100 %. Nous étions des sociétés sœurs, nous devenons des sociétés cousines. JA. Ces différents changements auront-ils un impact sur le réseau ? SL. Déjà, il n'y a pas de changements concernant les contrats de distribution car il s'agit d'un transfert d'activité, à l'image de ce qui s'était passé, à l'inverse, il y a huit années. Nous avons rassuré le réseau de ce point de vue-là. Nous souhaitons continuer de croître et grandir avec eux. Concernant le retour du Pentastar, qui redevient l'identité corporate de Chrysler, cela n'aura aucun impact sur le réseau qui restera identifié avec les trois logos des marques Chrysler, Jeep et Dodge. JA. Vous visez 14 500 immatriculations cette année. A fin juillet, vos trois marques totalisent 6 460 unités. Etes-vous en phase avec cet objectif ? SL. Il est encore trop tôt pour affirmer que nous finirons l'année avec 14 500 immatriculations. D'autant que depuis le début de l'année nous avons été handicapés par des retards de production. Ainsi le Compass n'a pu jouer son rôle à plein au printemps. De même, un retard de production sur la Sebring nous oblige à retarder la communication publicitaire de quelques mois. Malgré cela, nous allons connaître une très forte activité au cours du second semestre et je peux vous garantir une croissance des ventes annuelles supérieure à 30 %. Pour faire mieux, cela dépendra, comme je vous l'ai dit, du respect des lancements que nous avons planifié avec l'usine. |
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