Face aux pénuries, la production automobile britannique bat de l’aile
Oscillant entre la pénurie de semi-conducteurs et le manque de main d’œuvre du fait de la pandémie, la production automobile du Royaume-Uni a du mal à encaisser le choc. L’association de professionnels, la SMMT (Society of Motors Manufacturers and Traders), annonce, ce jeudi 29 juillet 2021, qu’au total le mois dernier 69 097 véhicules sont sortis des chaînes de production. S’il s'agit d'un mieux par rapport à juin 2020 (+22,1%), hors pandémie, c’est le chiffre le plus faible pour un mois de juin depuis 1953.
Une gestion des crises compliquée pour l’automobile britannique
La SMMT évoque la pénurie de semi-conducteurs qui affecte l'ensemble de l'industrie automobile mondiale. Les confinements puis la réouverture des économies ont entraîné une très forte demande en puces électroniques, notamment dans les produits audiovisuels, ce qui a créé des goulots d'étranglement et des problèmes d'approvisionnement pour d'autres secteurs. En tout, ce problème pourrait amputer la production automobile britannique de 100 000 véhicules cette année, selon la SMMT.
Au Royaume-Uni, l'industrie automobile a en outre été affectée par l'indisponibilité de nombreux travailleurs contraints de s'isoler car identifiés comme cas contact par l'application du système de santé public. Le constructeur automobile japonais Nissan avait dû ajuster sa production dans son usine géante de Sunderland (nord) à cause de très nombreux employés en quarantaine. Cette "pingdemic" (jeu de mot entre "ping", notification, et "pandemic", pandémie) a causé beaucoup de perturbations notamment dans l'hôtellerie-restauration et la production alimentaire, ce qui a poussé le gouvernement à autoriser quelques assouplissements.
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Des crises qui laisseront des séquelles jusqu’en 2022
Malgré la reprise de la demande automobile, "le secteur fait encore face à des vents contraires, surtout avec les pénuries mondiales de semi-conducteurs et l'absentéisme", prévient Mike Hawes, directeur général de la SMMT. Sur les six premiers mois de l'année, la production grimpe de 30,8% à 498 923 véhicules, grâce à un effet mécanique de reprise après la pandémie. Mais la SMMT avertit qu'elle est en baisse de 38,4% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, évoquant non seulement les problèmes de pénuries, mais également l'adaptation aux nouvelles règles commerciales post-Brexit. Plus de 50% de la production est exportée vers l'UE.
L'association estime que ces difficultés vont persister jusqu'à 2022. Le secteur se félicite toutefois des bonnes nouvelles récentes comme l'annonce par Nissan d'investissements conséquents à Sunderland avec une usine géante de batteries électriques, ou encore la décision de Stellantis de pérenniser l'usine Vauxhall avec un virage vers les véhicules propres. Ces investissements étaient "vraiment nécessaires après quatre ans d'incertitudes du Brexit et des fermetures d'usines", selon la SMMT, qui prévient qu'il en faudra encore plus si le secteur britannique veut rester compétitif dans la course à l'électrique. (Avec AFP).
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