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Constructeurs

Europcar accepte l’offre de rachat de Volkswagen

Publié le 29 juillet 2021

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Le conseil d'administration d'Europcar a annoncé avoir approuvé l'offre de rachat d'un consortium mené par Volkswagen, qui valoriserait le loueur à 2,9 milliards d'euros. L’entreprise revient ainsi dans le giron du géant allemand.
Europcar va revenir dans le giron du groupe Volkswagen.

 

Un an après avoir frôlé la faillite, le loueur courte durée Europcar va être de nouveau racheté par Volkswagen 15 ans après leur séparation en bons termes, alors que le groupe allemand souhaite se renforcer dans les services de mobilité. Le conseil d'administration d'Europcar a approuvé ce mercredi 28 juillet 2021 l'offre de rachat d'un consortium mené par Volkswagen, qui valoriserait le loueur à 2,9 milliards d'euros, dette incluse.

 

Europcar serait racheté par le n°2 mondial de l'automobile, le fonds britannique Attestor Limited, déjà actionnaire du groupe et propriétaire de la compagnie aérienne allemande Condor, et le groupe Pon, importateur du groupe Volkswagen aux Pays-Bas et aux Etats-Unis, mais aussi fabricant et loueur de vélos. L'offre publique d'achat, à 0,50 euro par titre, devrait être menée à son terme entre la fin 2021 et début 2022, a précisé Europcar. Les autres principaux actionnaires d'Europcar, représentant environ 68 % du capital avec Attestor, ont déjà pris des "engagements fermes" d'apporter leurs actions à l'offre, selon le loueur. En juin, les propriétaires d'Europcar avaient refusé une première offre de rachat par Volkswagen qui le valorisait à 2,2 milliards d'euros.

 

A lire aussi : Europcar toujours dans le rouge début 2021

 

Le PDG de Volkswagen Herbert Diess a indiqué mercredi dans un communiqué distinct que "construire une plateforme de mobilité leader" était "un pilier important" de sa stratégie "New Auto". Ce plan, qui prévoit 73 milliards d'euros d'investissement d'ici 2025, doit faire du groupe allemand le n°1 mondial de la voiture électrique. Activité traditionnelle des loueurs de voiture, les services de mobilité intéressent depuis quelques années les constructeurs comme Volkswagen, BMW ou Renault, avec un modèle économique qui reste à trouver.

 

Sous l'impulsion de M. Diess, prolongé début juillet à la tête de Volkswagen, le groupe avait pourtant commencé à simplifier ses structures pour se concentrer sur l'automobile. Il s'est désengagé partiellement de sa marque de luxe Bugatti, a introduit en Bourse sa branche camions, Traton, et vendu sa part dans le fabriquant de boîtes de vitesse Renk. "Europcar contribuera, avec son management de flotte et son vaste réseau de stations dans les villes, gares et aéroports, à ce que Volkswagen atteigne plus rapidement ses objectifs dans le domaine des services de mobilité", a souligné M. Diess.

 

Europcar appartenait jusqu'en 2006 à Volkswagen, qui l'avait vendu pour 3,32 milliards d'euros à la société française d'investissements Eurazeo. Les conséquences de la crise sanitaire ont conduit Eurazeo à se retirer du capital début 2021 au profit des créanciers du groupe, cinq fonds américains et britanniques, dont les new-yorkais Anchorage (propriétaire des studios MGM) et Marathon. En termes d'emploi, ce nouveau rachat "devrait pas avoir d'impact significatif" sur les 10 000 salariés actuels d'Europcar, selon Europcar.

 

Une flotte de 251 000 véhicules

 

Avant que le rachat ne soit annoncé mercredi soir, Europcar avait annoncé une perte nette de 123 millions d'euros au premier semestre, sur un marché de la location qui n'a que faiblement repris en Europe avec la pandémie. Déjà en difficulté avant la crise, le groupe avait enregistré une lourde perte de 286 millions d'euros au premier semestre 2020. Le chiffre d'affaires d'Europcar s'est établi à 842 millions d'euros au premier semestre, loin des 1,31 milliard enregistrés début 2019.

 

En l'absence de voyageurs internationaux, les locations ont augmenté sur les marchés domestiques, aux États-Unis notamment, et grâce à la demande "robuste et continue" de camionnettes pour les livraisons à domicile. Le groupe n'a toujours pas publié de prévision pour l'année 2021, mais affiche un "optimisme raisonnable" pour le troisième trimestre. "Nous avons su créer un contexte favorable pour un rebond important de nos activités dès que les conditions sanitaires s'amélioreront", a souligné la directrice générale du loueur, Caroline Parot.

 

Après avoir fortement réduit sa flotte pendant un an, le groupe a de nouveau accéléré ses achats au 2e trimestre pour servir les vacanciers estivaux, atteignant les 251 000 véhicules fin juin. Europcar continue par ailleurs à appliquer son plan "Connect", qui doit permettre d'accéder, sans passer par le guichet, à une flotte de véhicules de plus en plus hybrides et électriques. (avec AFP)

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