États-Unis : l'UAW charge Carlos Tavares et menace Stellantis d'une nouvelle grève
Une nouvelle grève aux États-Unis ? C'est la menace du principal syndicat de la filière automobile américaine, l'UAW, si Stellantis ne respecte pas les termes de l'accord signé en 2023 au terme d'une grève de plusieurs semaines. Le puissant syndicat américain estime que le groupe automobile tarde à respecter son engagement de réouverture du site de Belvidere (Illinois). L'UAW a d'ores et déjà annoncé que près de sept sections locales étaient prêtes à se mobiliser, estimant que ce recul mettait "en péril tous les autres engagements d'investissement pris par l'entreprise".
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Un pick-up promis à Belvidere
"Cette entreprise (Stellantis, NDLR) s'est engagée envers les travailleurs de l'automobile de Stellantis dans notre contrat syndical, et nous avons l'intention d'appliquer ce contrat dans toute sa rigueur", a déclaré le président de l'UAW, Shawn Fain, dans un communiqué publié le 19 août 2024. "Au nom des travailleurs de l'automobile du monde entier, nous nous opposons à une entreprise qui veut revenir sur ses engagements et mener une course vers le bas au détriment du travailleur américain", a-t-il ajouté.
L'engagement pris par Stellantis était de réouvrir l'usine d'assemblage de Belvidere en 2027 pour produire un nouveau pick-up de taille moyenne. Un centre de distribution de pièces devait ouvrir dès 2024 et une ligne d'emboutissage dès 2025. Le groupe dirigé par Carlos Tavares avait pris cet engagement au terme d'une grève de plusieurs semaines qui avait coûté trois milliards de dollars.
Mais le patron de l'UAW va plus loin et s'est livré à des attaques directes contre Carlos Tavares dont le travail a été qualifié de "minable".
Situation critique aux États-Unis
"Si un ouvrier de l'automobile faisait un travail aussi minable que celui du PDG de Stellantis, Carlos Tavares, il serait licencié", a déclaré Shawn Fain dans un communiqué. "La vérité, c'est que Stellantis ne veut pas investir en Amérique. Stellantis est engagé dans une course vers le bas, faisant grimper les prix tout en réduisant le personnel pour que des dirigeants étrangers comme Carlos Tavares puissent toucher un plus gros salaire".
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Stellantis affronte une situation difficile aux États-Unis, jadis son premier gisement de profits. En juillet 2024, le constructeur avait annoncé une baisse de 16,5 % de ses ventes dans la région Amérique du Nord au premier semestre, et un bénéfice net divisé par deux. La marge opérationnelle a fondu de 17,5 % à 11,4 % sur un an. Le groupe expliquait également que son réseau croulait sous les stocks.
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