Entretien avec jean-marc prince, directeur de Skoda France.

...Journal de l'Automobile. Après 9 mois êtes-vous satisfait des résultats de Skoda ?
Jean-Marc Prince. Malgré un marché très compliqué, nous sommes à + 9 % en terme de ventes, je ne parle pas encore d'immatriculations. Il faut y voir une belle performance. Notre objectif 2008, franchir le cap des 20 000 unités, demeure d'actualité. Et nous allons l'atteindre. Nous continuons à vraiment asseoir cette marque sur du long terme.

JA. L'écotaxe a-t-elle bouleversé votre mix ?
j-mp. L'écotaxe a effectivement eu une influence. Le marché des petites voitures représente dorénavant 49 % des ventes. Cela nous a permis de booster fortement la Fabia. En revanche, nous sommes pénalisés sur le Roomster qui est seulement en zone neutre contrairement à la Modus qui bénéficie d'un bonus de 700 e. Enfin, l'Octavia a également ralenti.

JA. Cette influence aura-t-elle des conséquences sur votre rentabilité et celle de votre réseau ?
j-mp. A fin juin, le réseau affichait une rentabilité de 1,1 %. Une bonne performance dans le contexte actuel. Toutefois, il pourra y avoir un impact en fin d'année mais nous lançons aujourd'hui la Superb qui pourra avoir un effet compensateur. A fin septembre, nous avons déjà atteint notre prévision du dernier semestre sur ce modèle avec 700 nouvelles Superb. Nous sommes déjà sur une prévision de 1 200 voitures.

JA. Vous présentez ici la nouvelle Octavia. L'ancienne a-t-elle bien résisté ?
j-mp. Le travail que nous avons réalisé depuis des années sur les valeurs résiduelles paye. Notamment grâce à la maîtrise de certains business comme ce -lui des loueurs courte durée. Puis aujourd'hui encore, l'Octavia est une voiture que l'on découvre. De plus, les Octavia se revendent bien sur le marché de l'occasion donc cela nous permet de continuer notre croissance sur les entreprises qui représentent 30 % du mix de nos ventes sur ce modèle.

JA. Avec la nouvelle Octavia, allez-vous suivre la même direction ?
j-mp. Oui. C'est une voiture que les gens continuent de découvrir. Puis grâce aux valeurs résiduelles, nous avons enfin un positionnement prix que l'on attendait. Elle sera commercialisée en janvier. Notre objectif pour l'année prochaine sera voisin de 6 500 unités. Mais nous travaillons encore sur ce chiffre car cela va également dépendre des prévisions globales pour l'année prochaine.
JA. Pensez-vous que le marché français franchira la barre des 2 millions en 2009 ?
j-mp. Aujourd'hui il est très compliqué de répondre car du jour au lendemain il peut se passer quelque chose que l'on ne maîtrise pas.

JA. Certains pensent que si baisse il y a, elle touchera davantage les ventes à particuliers. Est-ce votre avis ?
j-mp. Je pense que les entreprises vont continuer à acheter mais il est possible qu'elles revoient les produits qu'elles achètent. Nos produits bien équipés avec un bon prix seront un incontestable atout. Nous allons mettre en avant cela afin de poursuivre notre croissance sur le marché des entreprises.

JA. Un point sur votre réseau
j-mp. Aujourd'hui nous comptons 135 points de distribution et nous devrions finir l'année à 140 points environ. Cela correspond au maillage souhaité par rapport au volume que l'on réalise aujourd'hui. Le réseau idéal pour Skoda est de 150 points de distribution. Le gros du travail est concentré sur la région parisienne et certaines grandes métropoles où nous voudrions avoir un deuxième point de vente.

JA. Des développements avec des filiales ou des investisseurs privés ?
j-mp. Pour Toulouse et Bordeaux par exemple, nous avons des distributeurs qui ont évolué avec la marque et nous souhaitons aujourd'hui rester avec eux. Ces deux partenaires vont proposer des points secondaires de représentation. Ils comprennent bien que pour mieux couvrir le territoire il faut un deuxième point de vente et ils ne souhaitent pas voir arriver un concurrent. Cela se fait naturellement. En revanche, à Paris, c'est différent. Aujourd'hui nous avons deux points de vente intra-muros mais je dirais que le plus compliqué est l'Ouest Parisien. Nous y avons quelques projets, mais pour l'heure, aucun de filiales.

Photo : "Les entreprises vont continuer à acheter mais il est possible qu'elles revoient les produits qu'elles achètent".