Entretien avec Jean-Luc Gérard, président de FMC France

...à la marque.

Journal de l'Automobile. Avec 66 930 immatriculations à la fin août, à -7,3 %, comment jugez-vous les résultats de Ford en France ?
Jean-Luc Gérard. Il faut saisir les résultats dans leur totalité. Ce sont ici des chiffres qui ne concernent que nos ventes VP. Or, il ne faut pas oublier nos ventes de véhicules utilitaires, sur lesquelles nous sommes en très forte progression. Au global, nous sommes alors sur la même tendance que l'année dernière.

JA. Mais comment expliquer cette baisse de vos ventes VP ?
J-L. G. D'abord, les sorties du nouveau Galaxy et du S-Max ont été retardées. Puis nous avons également eu quelques tensions sur les approvisionnements concernant la Fiesta et la Fusion. En conséquence de quoi nous n'avons pas livré ces véhicules comme nous l'aurions souhaité, surtout sur les versions Diesel. De plus, il y a un segment qui croît très vite et sur lequel nous ne sommes pas très présents, celui des petites voitures.

JA. Vos grandes nouveautés Salon sont la Focus CC et la Mondeo. Qu'en attendez-vous ?
J-L. G. Il n'y a pas que ça. Nous avons aussi l'extension de notre gamme bioflex, le S-Max, le nouveau Galaxy, le Ranger, mais aussi une nouvelle version de notre Tourneo Connect. La Mondeo n'arrivera que l'année prochaine. En ce qui concerne la Focus coupé-cabriolet, nous misons sur 1 500 à 2 000 ventes en année pleine.

JA. Comment se porte le réseau Ford ?
J-L. G. Nous avons de bons résultats sur nos activités service, carrosserie et VO. La rentabilité du réseau est, en revanche, en légère baisse par rapport à l'année passée. Mais cela est tout simplement la conséquence de la baisse de nos volumes. A fin juin, la rentabilité du réseau est à 0,7 %. En ce qui concerne le nombre de points de vente, cela reste stable. Il y a eu quelques petits changements, mais nous restons aux alentours de 330 points de vente. A ce sujet, il faut tout de même noter une remise à niveau générale aux nouveaux standards de représentation. C'est accompli à 80 % et le reste est en bonne voie.

JA. Comment percevez-vous le fait que certains de vos distributeurs aient choisi de prendre une enseigne asiatique ?
J-L. G. Ce n'est pas quelque chose que nous cherchons à promouvoir, c'est évident. Je ne suis pas pour le partage des showrooms. Je pense que lorsque l'on vend une marque, il ne doit pas y avoir de confusion possible. Je suis partisan d'une séparation physique. Tout ce qui fait face au client doit être propre à chaque marque. Alors, ce qui se passe en ce moment, on ne peut pas dire que cela nous fasse plaisir. Le problème est qu'il existe un règlement européen qui plaide en faveur du multimarquisme. Pour nous, il n'existe aucune protection. La seule réponse que nous pouvons apporter est de redonner à Ford la place que la marque doit avoir.

JA. Comment comptez-vous redonner cette place à Ford ?
J-L. G. Sans parler de protection du réseau, il s'agit d'avoir un plan de développement produits très attractif. Cette année, nous avons par exemple 6 lancements. Il ne faut pas oublier que la force d'une marque est dans son plan produits. Aujourd'hui, plus que jamais.

JA. Le réseau Ford VU se développe-t-il au rythme que vous souhaitez ?
J-L. G. Nous avons 40 sites Ford VU. Les résultats sont d'ailleurs en très forte progression. Et cela est d'autant plus vrai dans le réseau franchisé. Pour l'heure, nous n'avons pas pour ambition d'aller au-delà des 50 points de vente. Nous perdrions alors du potentiel.

JA. L'environnement est un des thèmes majeurs de ce Salon. Que pouvez-vous nous dire sur le développement de la marque dans ce créneau ?
J-L. G. Nos produits sont disponibles. Avec Saab, nous sommes les seuls aujourd'hui sur l'E 85. Nous avons, à ce titre, participé au groupe de travail piloté par Alain Prost. C'est une solution à laquelle nous croyons. Une solution d'avenir si le carburant s'affiche à un prix compétitif.

JA. Vous avez vendu 24 000 véhicules flex- fuel en Europe depuis 2001. Quels sont désormais vos objectifs en la matière ?
J-L. G. Il est difficile de faire des pronostics, tant que le carburant n'est pas disponible à la pompe, mais nous pensons que ces véhicules peuvent faire un assez fort mix.

Propos recueillis
par David Paques