Entretien avec Jean-Luc Gerard, directeur général des opérations Ford France.

...atteindre en 2006 les 107 000 immatriculations.

Journal de l'Automobile. Avec 103 587 réalisations sur l'exercice 2005 à + 1,9 %, Ford confirme les espoirs entrevus l'an passé. Quelle analyse faites-vous sur ces résultats ?
Jean-Luc Gérard. Effectivement, il y a plusieurs motifs de satisfaction au regard des résultats obtenus en 2005. A commencer par le C-Max qui garde sa place de premier monospace importé et par la Fiesta qui redevient la première citadine importée. On peut noter aussi la performance des petites voitures (Ka et Fusion) mais également de la nouvelle Focus (24 000 immatriculations). Notons par ailleurs, les résultats de la Mondeo qui, avec 8 100 unités, a confirmé nos prévisions établies en début d'année.
Du côté des véhicules utilitaires, nous sommes également très satisfaits puisque d'une part le Transit progresse de + 25 % et d'autre part Ford vient de lancer son tout nouveau réseau Ford Utilitaires avec son premier point de vente inauguré récemment à Reims.
Avec deux années de croissance consécutives, nous progressons aussi bien en VP qu'en VU. L'année 2005 reste donc une année plus que satisfaisante dans un contexte tendu sur un marché en légère progression (+ 2,7 %).

Ja. Que faut-il attendre de l'année 2006 pour le marché de façon globale ?
J-LG. Le marché VP devrait tourner aux alentours des 2 millions d'unités et de 470 000 unités pour les VUL. Nous entrons aujourd'hui dans une période où les constructeurs renouvellent leurs véhicules, des années bien moins fortes qu'au début de la décennie lorsque les nouveautés à fort volume étaient plus nombreuses. A cela, il convient d'ajouter une conjoncture délicate où l'incertitude plane.

Ja. Avec des prévisions établies à 107 000 unités en 2006, Ford continue sa progression. Quels seront vos atouts cette année ?
J-LG. Nos petits modèles, KA, Fusion et Fiesta devraient à nouveau bien se comporter cette année avec un objectif global de 43 000 ventes grâce notamment aux Fiesta et Fusion qui ont été profondément repensées et améliorées tout en restant très compétitives.
De leurs côtés, la Focus et le C-Max seront à nouveau les fers de lance de notre gamme en 2006 puisque nous espérons commercialiser 25 000 unités pour chacun de ces modèles. En outre, 2006 sera pour Ford l'année du haut de gamme avec l'arrivée d'un tout nouveau Galaxy et surtout d'un tout nouveau modèle le S-Max. Un véhicule avant-gardiste par sa ligne et son caractère sportif, dont les ventes devraient atteindre les 5 000 unités dès sa première année de lancement.

Ja. Ford retrouve au fil des ans son rang et grignote chaque année ses concurrents directs. Est-ce un objectif ?
J-LG. Nous n'avons pas d'objectif de rang d'importateur. L'histoire de Ford en France est jalonnée de première place d'importateur. Aujourd'hui, notre souhait est de maintenir une évolution constante et d'assurer à notre réseau de distributeurs une progression régulière.

Ja. Quel impact sur le marché et sur vos ventes auront les nouvelles règles en matière de taxation sur les émissions de CO2 ?
J-LG. L'impact devrait être assez fort notamment sur les véhicules de société. C'est une taxe qui devrait amener un surcoût situé entre 500 et 600 euros. C'est pourquoi, nous avons procédé à certains aménagements. Ainsi, les Focus et C-Max pourront de nouveau recevoir le moteur 1.6 TDCi 110 ch mais avec filtre à particules et dont les émissions de CO2 sont inférieures à 140 g.

Ja. Quelle sera la rentabilité du réseau ?
J-LG. La rentabilité moyenne du réseau est de 1,1 %, ce qui représente une très nette amélioration par rapport aux années précédentes. Notre objectif en 2006 est de faire progresser à nouveau cette rentabilité afin de permettre à nos distributeurs d'avoir la capacité nécessaire de réinvestir.
Le réseau va de mieux en mieux et reprend confiance. Le volume est de retour et les nouveautés prévues cette année sont attendues par nos distributeurs.

Propos recueillis
par Tanguy Merrien