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Constructeurs

Entretien avec Jean Arcelin, directeur général Chrysler Jeep Dodge.

Publié le 26 janvier 2007

Par Tanguy Merrien
9 min de lecture
"Toutes nos marques sont complémentaires" Avec le lancement de Dodge, le groupe Chrysler se présente aujourd'hui en France avec trois marques. Jean Arcelin évoque pour nous le développement simultané d'un réseau commun avec l'objectif d'une rentabilité...
"Toutes nos marques sont complémentaires" Avec le lancement de Dodge, le groupe Chrysler se présente aujourd'hui en France avec trois marques. Jean Arcelin évoque pour nous le développement simultané d'un réseau commun avec l'objectif d'une rentabilité...

...de 2 % à court terme.


Journal de l'Automobile. Avec trois marques, convient-il de parler d'un ou de trois réseaux ?
Jean Arcelin. Il convient de parler d'un seul réseau. Un seul réseau avec 90 sites précisément, 95 avec les points après-vente détenus par 46 investisseurs. Il y a quelques investisseurs historiques qui sont monosites mais la grande majorité du réseau reste multimarque. Le développement du réseau Chrysler-Jeep-Dodge s'est beaucoup appuyé sur le réseau Mercedes, ce qui est une bonne chose car cela a permis une croissance rapide. Sur les 90 points de ventes, tous sont Chrysler-Jeep et 88 ont adopté le panneau Dodge.


JA. Les distributeurs ont-ils dû investir pour l'arrivée de Dodge ?
J.A. La marque Dodge ne peut être distribuée qu'aux côtés des marques Chrysler et Jeep. Les trois sont indivisibles. Toutefois, l'arrivée de Dodge n'a pas représenté un investissement supplémentaire. Cet investissement ne peut être dissocié des autres marques.
Les standards d'exposition des trois marques sont accessibles puisque l'on demande 210 m2 au total. C'est un minimum et ce n'est pas très contraignant. Le seul véritable investissement a été le financement du stock supplémentaire. Cette année avec la réalisation de 1 370 VN, cela a représenté environ 20 % de volume en plus pour nos concessionnaires. Le lancement de Dodge a également été l'occasion pour 40 % du réseau de faire des investissements en termes d'élargissement des structures existantes.


JA. Y a-t-il une aide du constructeur ?
J.A. Cette aide sera petite et au cas par cas. Disons que cela représentait entre 5 et 10 % du montant de l'investissement total versé sur trois ans. Avec en contrepartie un contrat de progrès, des objectifs commerciaux.


JA. Est-il possible qu'un investisseur hors DaimlerChrysler prenne une seule marque du groupe Chrysler ?
J.A. Ce n'est pas possible car cela n'a pas de sens. Un investisseur ne peut pas investir à moins d'un potentiel commercial de 200 VN. En revanche, nous cherchons toujours des open points pour les trois marques. Nous en avons identifié une dizaine avec un potentiel commercial compris entre 150 et 200 voitures. Notre priorité va vers les investisseurs Mercedes mais tous n'ont pas la capacité d'accueil pour nos trois marques. S'ils ne souhaitent pas créer un site spécifique pour nos marques, nous recruterons des candidats hors réseau Mercedes. Mais ce dernier demeure notre priorité car il est stable, solide, professionnel et sa marque est  complémentaire aux nôtres.
Toutefois, la capacité financière ne suffira pas. La motivation sera un critère important de recrutement. On peut tout à fait recruter un distributeur en dehors du groupe mais on favorisera les mises en place multisites pour garder la logique actuelle.


JA. La couverture territoriale actuelle vous convient-elle ?
J.A. Non car le développement de notre réseau n'est pas encore terminé. En 2007, nous allons ouvrir au minimum 7 nouveaux points de vente sur les 10 déjà identifiés. L'objectif est d'atteindre les 100 points de vente. Après, nous verrons en fonction des résultats commerciaux et des différents succès que nous rencontrerons. C'est ainsi qu'un réseau se densifie. On ne peut pas forcément dire que l'on s'arrêtera à 100 points de vente.


JA. Avec le lancement de Dodge, avez-vous pensé à uniformiser les points de vente notamment avec une nouvelle signalétique ?
J.A. Il y a eu une nouvelle signalétique pour Chrysler-Jeep-Dodge depuis deux ans mais qui a réellement été mise en place dans la totalité du réseau en 2006 à l'occasion du lancement de Dodge. Nous avons également un nouveau mobilier intérieur. En revanche, on veille aux standards pour lesquels on va octroyer un délai de mise en conformité jusqu'en 2009. C'est actuellement à l'étude pour faciliter financièrement les investissements dans nos marques.
On ne peut pas réaliser 50 % de ventes en plus sans faire progresser la capacité de vente du réseau. Nous avons déjà recruté 36 vendeurs (de 110 à 146) en un an. Nous allons continuer en 2007 en recrutant une trentaine de vendeurs supplémentaires pour atteindre un nombre de 180.


JA. Quelle a été la rentabilité en 2006 ?
J.A. En 2005, la rentabilité du réseau était de 1,1 %. Nous n'avons pas encore les résultats pour 2006 mais elle sera supérieure à ce chiffre. Le réseau Chrysler-Jeep-Dodge a vraiment l'opportunité d'améliorer sa rentabilité d'ici 2 ans de façon assez considérable. On devrait se rapprocher des 2 % en deux ans. Sachant que la croissance du  chiffre d'affaires est très largement supérieure à celle des charges fixes.


JA. Vous parliez d'open points, quels sont-ils ?
J.A. Le maillage en région parisienne reste perfectible. Il y aura un effort de fait sur ce secteur, avec bien sûr la priorité donnée aux investisseurs en place.


JA. Aurez-vous une politique de succursalisation comme l'a fait Mercedes ?
J.A. Il n'y a pas de logique de succursalisation pour Chrysler-Jeep-Dodge. Nous possédons juste une petite filiale à Lille qui est actuellement en cours de session. La succursalisation n'est pas du tout pour nous une stratégie. Nous ne voulons que des investisseurs privés. 


JA. Au regard de l'évolution récente, il reste toutefois difficile d'être présent en région parisienne par l'intermédiaire d'investisseurs privés ?
J.A. Mais nous y sommes déjà présents avec Pacific Motors notamment. Nous avons 12 sites en région parisienne et nous souhaitons disposer encore de deux sites tout en donnant la priorité aux investisseurs parisiens actuels. Par ailleurs, nous souhaitons nous renforcer à Lyon, Toulouse et Bordeaux. Lyon reste le premier objectif, un troisième point de vente avec l'investisseur en place serait le bienvenu.


Propos recueillis par
Tanguy Merrien


 





PRODUITS

Chrysler : l'européanisation


"L'année 2006 restera une bonne année pour Chrysler, indique Jean Arcelin, directeur général de la marque, malgré un léger retrait des immatriculations." Un recul de quelques unités au final qu'il explique aisément : "Nous avons coupé 250 immatriculations aux loueurs courte durée. Rien qu'en novembre et décembre cela représente 150 voitures de moins". Heureusement pour Chrysler, la 300 C réalise une belle année en France. "Nous avons doublé nos prévisions de ventes sur ce modèle", indique-t-il. Pour lui, "cette performance est d'autant plus remarquable que le segment des berlines haut de gamme est en fort retrait." Pour l'année 2007, Chrysler retrouve un certain optimisme avec l'arrivée de la nouvelle Sebring. "Celle-ci n'a rien à voir avec la précédente, lance-t-il, elle est plus européenne. On retrouve un style fort, affirmé et l'adaptation européenne se fait par le gabarit, puis par un moteur Diesel." La Sebring pourra compter sur le Diesel 140 chevaux d'origine Volkswagen, comme la Caliber ou le Compass. Cette Sebring sera dans les showrooms français fin mars. "La version coupé-cabriolet arrivera début octobre à l'occasion du Salon de Lyon", annonce le directeur général pour clore le chapitre Sebring. Même si aucune date n'a encore été avancée, il faudra aussi compter avec le nouveau Voyager que l'on vient de découvrir au Salon de Detroit.


C.J.






PRODUITS

Dodge doit confirmer


"Dodge est un vrai succès, se réjouit Jean Arcelin, directeur général du groupe Chrysler, pourtant ce n'était pas gagné d'avance. On s'était fixé un objectif de 1 500 Caliber en 2006 et nous avons réalisé environ 1 370 unités, explique-t-il avant de poursuivre, nous aurions pu en vendre beaucoup plus si nous les avions eus !" En effet, la marque n'a pas eu les volumes prévus en Europe. "Ce contingentement s'explique principalement par le formidable succès de la Caliber aux Etats-Unis, indique le directeur général, en 6 mois, Dodge a doublé son objectif de vente sur le sol américain !" Malgré ce bémol industriel, Dodge semble donner entière satisfaction. "Nous avons touché une nouvelle clientèle, affirme Jean Arcelin, une clientèle plus jeune que celle des autres marques du groupe. Le taux de conquête frôle les 70 %." Mais il y a d'autres satisfactions pour le directeur général : "Nous avons touché, à 50 %, des jeunes familles qui utilisent la Caliber comme voiture principale, explique-t-il, contrairement au PT Cruiser, par exemple". Dodge semble sur de bons rails, mais 2007 doit être l'année de la confirmation. Et pour ce faire, Jean Arcelin compte sur deux nouveaux produits : le Nitro et l'Avenger. Une fois de plus, Dodge joue sur le registre émotionnel, voire irrationnel, pour séduire. Si les volumes de l'Avenger, une berline du segment M2, ne devraient pas bouleverser le marché, il devrait en être autrement avec le Nitro dans le monde du 4x4. "Le Dodge Nitro sera positionné face aux coréens", indique Jean Arcelin, qui précise immédiatement que "l'image de Dodge est toutefois bien différente. Son design fort lui donne une capacité d'attractivité que l'on a pu vérifier durant le Mondial de l'Auto", conclut-il. Une image qui devrait permettre au Nitro de s'émanciper d'une partie de la dimension rationnelle que l'on retrouve dans la décision d'achat notamment chez les coréens. Pour clore le chapitre Nitro, Dodge annonce un premier prix "largement" en dessous de 30 000 €.


C.J.






PRODUITS

L'année Jeep


"Après un premier semestre 2006 relativement difficile, nous avons redressé la barre avec des campagnes marketing fortes, un investissement média important ainsi que des opérations de stimulation commerciale", explique Jean Arcelin, directeur général Chrysler-Jeep-Dodge. Effectivement, Jeep a su redresser la barre pour finir l'année à 3 419 unités. Un léger repli toutefois (- 2,9 %) qui ne devrait être qu'un mauvais souvenir en 2007 tant la gamme Jeep va évoluer. Le Compass disponible en mars prochain dans une version Diesel 140 chevaux va doper les ventes : "Nous voulons faire 3 000 Compass, affirme le directeur général, avec une clientèle composée pour moitié de femmes. C'est nouveau pour la marque, aujourd'hui 90 % des possesseurs de Jeep sont des hommes." Le Compass est donc un produit stratégique qui fait entrer Jeep dans une ère nouvelle. La marque pourra également compter sur 3 autres nouveautés parmi les 8 que va lancer le groupe cette année. En effet, dès ce printemps, la Wrangler mais aussi et surtout la Wrangler Unlimited vont franchir l'Atlantique. Ces héritières de la mythique Jeep débarquent plus affûtées que jamais avec notamment une mécanique Diesel de 177 chevaux mais aussi quatre portes pour la version Unlimited. Une première pour la Wrangler qui s'ouvre ainsi le marché des 4x4 familiaux. Le festival Jeep sera clôturé en fin d'année avec l'arrivée du Patriot. "Contrairement au Compass qui est un SUV, le Patriot sera totalement dans l'univers 4x4, affirme Jean Arcelin. Le Patriot sera le 4x4 de la gamme Jeep le plus accessible." Ce nouveau véhicule, développé sur la base de la Caliber ou du Compass, viendra donc se positionner sous le Cherokee.


C.J.

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