Durisotti placé en redressement judiciaire
Après un premier plan de sauvegarde lié à la crise en 2010, le groupe Durisotti doit de nouveau faire face, en ce début d'année, à un nouvel épisode difficile. Face à des coûts de production qui augmentent, des marges qui s'érodent et une concurrence accrue, le constructeur-carrossier de Salaumines (62) n'a pas recouvré la rentabilité suffisante pour remonter la pente, malgré des volumes qui restent satisfaisants.
"Nous sentons une activité plus soutenue en 2011, mais la frontière entre la reprise et le rattrapage reste mince. En effet, cette progression du marché ne compense pas les fortes baisses de ces dernières années. Le marché de la benne reste encore très chaotique et celui des minibus est en baisse depuis janvier. Pour Durisotti, 2011 n'est pas une finalité, simplement une étape qui à ce jour est bonne. Mais la situation reste fragile. Même si nous sommes très confiants dans notre capacité pour les années à venir, nous restons prudents", soulignait dans nos colonnes, ce septembre dernier, François Loor, directeur commercial.
En cessation de paiement depuis fin mars, le constructeur-carrossier a été placé en redressement judiciaire le 30 mars dernier par le tribunal d'Arras. "Le redressement judiciaire est pour nous une préparation d'avenir assez brutale, mais depuis cinquante ans, on a eu des moments forts, des moments faibles. Il protège l'entreprise en termes de paiement. Il faut que ce soit pour nous une opportunité", a confié Jean-François Durisotti, président du groupe, à nos confrères de La Voix du Nord. Désormais, l'entreprise se trouve dans une période d'observation de six mois durant laquelle elle devra mener une réorganisation profonde pour se redresser et répondre à la nouvelle donne du marché. Le recentrage sur les produits à valeur ajoutée fait notamment partie de la réflexion des dirigeants.
Cette situation illustre les problèmes que rencontrent depuis plusieurs mois les entreprises du secteur industriel automobile. Assistant à des difficultés de trésorerie chez ses adhérents, la FFC s'est rapprochée fin 2011 du fonds publique Oseo Industrie, filiale à 100 % d'Oseo, "pour prendre le relais des banques qui n'aident plus les entreprises industrielles et proposer des solutions à des adhérents", explique Patrick Cholton, président de la FFC Equipementiers. Des symposiums régionaux seront déployés ces prochains mois pour relayer ces possibilités de renforcement financier.
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