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Constructeurs

Denis Le Vot quitte la direction de Dacia, retour sur sa success-story

Publié le 1 septembre 2025

Par Robin Schmidt
5 min de lecture
À sa tête depuis 2021, Denis Le Vot a décidé de quitter Dacia après l’avoir complètement transformée. Pendant quatre ans, le patron breton s’est en effet attelé à changer l’image de la marque, avec l’objectif de la rendre plus moderne, plus attractive, presque "cool". Un pari qui a porté ses fruits.
denis le vot
Patron de Dacia depuis 2021, Denis Le Vot quitte ses fonctions et le groupe Renault. ©Dacia

Coup de tonnerre au sein du groupe Renault. Moins de trois mois après l’annonce du départ de Luca de Meo, un autre visage emblématique du constructeur s’en va. Denis Le Vot, patron de Dacia depuis 2021, quitte le navire après 35 années de bons et loyaux services envers le losange. Il est remplacé par Katrin Adt.

 

Si certains y voient là une conséquence directe de la récente nomination de François Provost au poste de directeur général du groupe Renault, d’autres estiment que le dirigeant breton avait déjà manifesté son envie de changer d’air avant l'arrivée du nouveau patron. Une chose est sûre, Denis Le Vot laisse derrière lui un bilan salué, marqué par la transformation réussie de Dacia.

 

La rédaction du Journal de l’Automobile avait par ailleurs décidé de le récompenser en le nommant Homme de l’Année 2023.

 

 

Une marque devenue "cool"

 

Pour celui qui a touché à peu près à tous les métiers du constructeur depuis son arrivée en 1990, le défi était de taille : faire évoluer l’image de la marque roumaine. Car si pendant longtemps l’image de Dacia était réduite à celle d’une marque low cost, parfois même un peu "vieillotte", le constructeur roumain a entamé, il y a quelques années, une refonte profonde de son identité, qualifiée de "nouveau départ".

 

Changement de logo, nouveaux codes graphiques, ou encore renouvellement progressif de la gamme… Les équipes de Dacia, sous l’égide de Denis Le Vot, se sont attelées à changer l’image de la marque, avec l’objectif de la rendre plus moderne, voire même plus "cool" et au meilleur rapport qualité-prix. Le but était de tirer la valeur vers le haut en augmentant le prix moyen, le fameux pricing power.

 

 

Et il est vrai que la gamme actuelle n'a plus grand-chose à voir avec la proposition de la Logan, du début des années 2000. Fini le low cost tellement vanté aux origines de la reprise de la marque par Louis Schweitzer, alors patron de Renault. Le discours a changé… Car si l’on achetait autrefois une Dacia pour son prix imbattable, elle peut désormais aussi séduire par son look.

 

Des modèles à succès

 

Disponible dans les concessions françaises depuis le mois de mai 2025, le Bigster illustre alors parfaitement cette rupture et apparaît de fait comme une nouvelle étape clé du renouvellement de Dacia. En effet, avec ce nouveau modèle riche en prestations, la marque a officiellement fait son entrée sur le segment des C-SUV. Un marché qui était jusqu’alors jugé "inatteignable" par le constructeur, de par la typologie de sa clientèle.

 

dacia bigster

Lancé en mai 2025, le Bigster marque l'entrée de Dacia sur le segment C-SUV. ©Dacia

 

En parallèle, avec 309 392 ventes l’an dernier (+14,5 %), la Sandero est restée en 2024 le véhicule le plus vendu en Europe tous canaux confondus, et le premier véhicule vendu à particulier en Europe depuis 2017. La citadine est par la même occasion devenue le premier véhicule de la marque Dacia à dépasser 300 000 unités vendues sur une année. Malgré un recul de ses ventes au premier semestre 2025, la Sandero demeure néanmoins le VP le plus vendu en Europe sur ce début d’année.

 

En 2024, le Duster a quant à lui conservé sa position de SUV le plus vendu à particulier en Europe, titre dont il est détenteur depuis 2018. Il s’est écoulé l’année dernière un total de 215 024 unités (+7,3 %) tous pays confondus. Au premier semestre 2025, il reste le premier SUV vendu à particulier en Europe alors que la troisième génération du Duster a enregistré près de 200 000 commandes depuis son lancement il y a un an.

 

Une carrière dévouée au groupe Renault

 

Ce succès commercial, Dacia le doit en grande partie à Denis Le Vot. Pour le dirigeant breton, la mise en œuvre de ce repositionnement stratégique d’ampleur est le couronnement d’une carrière entièrement dédiée à Renault et à l’Alliance Renault‑Nissan.

 

Arrivé en 1990 à la direction commerciale du losange, il rejoint quatre ans plus tard la direction après‑vente et devient chef de service du développement de produits de deuxième monte, avant d’embrasser une carrière internationale qui le conduira en Russie, en Belgique ou encore en Turquie.

 

 

Parmi ses faits d’armes marquants, notons sa nomination en 2016 à la direction des opérations de la région Eurasie, poste qu’il assume tout en intégrant le conseil d’administration d’Avtovaz. En janvier 2018, il devient directeur général et président du comité de direction de Nissan Amérique du Nord, avant de se voir confier, en mars 2019, la direction de la division véhicules utilitaires de l’Alliance RNM.

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