Craignant pour sa sécurité, la direction de Ford Europe ne s'est pas rendue à Blanquefort

Attendus de pied ferme par les 910 employés du site de production de Blanquefort (Gironde), la direction de Ford Europe leur a finalement fait faux bond. Selon la direction de la communication du constructeur, interrogée par nos confrères de l'AFP, "il y a eu la semaine dernière lors de la tenue du comité de suivi à la préfecture (de Gironde) un certain nombre d'incidents qui ont été menés par quelques manifestants et qui ont perturbé le départ des véhicules qui transportaient les représentants de Ford Europe".

Des propos démentis par les services préfectoraux pour qui "il y a bien eu une manifestation, mais pas d'incident". Ce renoncement n'a pas manqué de faire réagir côté syndicats. "Ces dirigeants font un grossier cinéma et tentent ainsi d'inverser les rôles. En vrai, c'est la multinationale qui menace aujourd'hui 900 emplois directs et 3 000 emplois induits. C'est Ford qui met en danger autant de salariés et de familles", rétorque la CGT. En retour, celle-ci a décidé de boycotter la visioconférence avec la direction de Ford Europe et appelé à un "débrayage" avec d'autres syndicats.

Pour la direction de Ford, le but du comité d'établissement d'aujourd'hui était principalement "de confirmer un certain nombre de données chiffrées, et de discuter de l'équipe dédiée qui sera en charge de la recherche d'un repreneur" pour ce site de production spécialisé dans les boîtes de vitesse.

Selon les syndicats, Ford a reçu au total 50 millions d'euros de financements publics en échange de la garantie de maintenir un millier d'emplois sur le site pendant cinq ans. Mais l'accord s'achève fin mai, ce qui, selon élus et syndicalistes, n'est pas étranger à l'annonce de Ford Europe, le 27 février, de quitter son usine girondine.