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Constructeurs

Citroën - “Nous devrons impérativement identifier les silhouettes porteuses”

Publié le 28 octobre 2014

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Satisfait par les résultats actuels de Citroën, Thomas d’Haussy revient en notre compagnie sur les lancements de la marque et sur la stratégie de contraction de la gamme.
Thomas d’Haussy, directeur gammes et produits de Citroën.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quel bilan intermédiaire tirez-vous de l’exercice 2014, notamment marqué par le lancement névralgique du modèle-manifeste C4 Cactus ?
THOMAS D’HAUSSY.
Dans une situation globale complexe, nous parvenons à progresser à un rythme plus élevé que le marché en Europe comme en Chine et c’est donc un motif de satisfaction. En Europe, le dynamisme est notamment porté par le C4 Picasso qui a rapidement récupéré sa première place sur le segment des monospaces avec, de surcroît, un mix dominé par les finitions hautes, de niveau 3 et 4. Cependant, nous savons que le segment continue de souffrir, même s’il s’est stabilisé aux alentours de 800 000 unités annuelles en Europe. Par ailleurs, le lancement de la nouvelle C1 se déroule bien, avec 17 000 commandes dont 25 % en version découvrable. La version affichant 88 g de CO2 fait aussi une belle percée aux Pays-Bas. Sur ce segment très disputé, la concurrence redevient plus saine et nous sommes donc confiants sur une meilleure tenue des prix à l’avenir. Enfin, il y a effectivement C4 Cactus dont le premier niveau de commandes est bien orienté, avec 22 000 unités dont 50 % en finitions hautes. L’introduction des motorisations à 88 g de CO2 devrait encore accélérer le mouvement.

JA. Ce véhicule draine-t-il d’ores et déjà une nouvelle clientèle pour la marque ?
TDH.
Le véhicule préfigure ce que sera Citroën à l’avenir et il draine effectivement actuellement de nouveaux clients vers la marque. Cependant, il convient de ne pas en tirer de conclusions définitives, car sous cet angle, les résultats des premiers mois de lancement d’un modèle avec son cycle de vie global font parfois apparaître de grandes différences. De plus, les “early adopters” ne sont pas les clients les plus fidèles. Il faut donc ne pas aller trop vite en besogne, surtout que le caractère essentiel et vertueux du modèle va aussi intéresser les flottes.

JA. En marge des produits, l’actualité de Citroën passe aussi par les programmes “Citroën et vous” et “Citroën Advisor”, deux jalons importants pour votre RC et votre développement numérique, qu’en attendez-vous ?
TDH.
Nous avons verrouillé le périmètre de Citroën Advisor à nos seuls clients et certains problèmes de Trip Advisor seront ainsi évités. Nous concevons la transparence comme un véritable atout pour améliorer nos performances et nous voulons en faire, avec la confiance, la clé de voûte de la gestion de la relation clients. Après la phase de test, cela a d’ailleurs été bien accepté par nos distributeurs. Tous ces efforts participent effectivement de notre développement numérique, rendu indispensable car nous avons d’ores et déjà un parc roulant de 300 000 véhicules connectés. En attendant qu’un standard s’impose, le Mirror Screen disponible sur la C1 va aussi dans ce sens.

JA. Que répondez-vous à ceux qui estiment que les constructeurs ont fait entrer le loup dans la bergerie en signant des accords avec Google ?
TDH.
Je ne réponds rien… Nous nous attachons à concevoir et à fabriquer les voitures qui répondent aux attentes des clients.

JA. Carlos Tavares a récemment annoncé une gamme plus courte, à rebours de ce que font vos concurrents : n’est-ce pas une stratégie risquée ?
TDH.
Je ne pense pas que ce soit particulièrement risqué. Toutefois, en choisissant cette voie, nous devrons impérativement identifier les bonnes silhouettes et savoir les rendre mondiales. En outre, d’une manière générale, il y a aujourd’hui un rééquilibrage des budgets R&D entre le volet “silhouettes” et le volet “organes et réduction des émissions”. Bref, le principal défi consistera à bien choisir les silhouettes porteuses, celles qui domineront le marché. Si nous y parvenons, nous serons plus performants qu’avec une multiplication des silhouettes.

JA. Quel regard portez-vous sur la gamme actuelle de Citroën et que vous manque-t-il pour aller plus avant ?
TDH.
A partir du moment où nous ne sommes pas présents en Amérique du Nord, notre gamme apparaît tout à fait satisfaisante et cohérente.

JA. Pourtant, ne manque-t-il pas une offre de SUV, en Europe comme en Chine ?
TDH.
Le lancement d’une offre de SUV est programmé pour l’Europe comme pour Chine. Et à l’avenir, dans une logique mondiale, notre gamme s’articulera autour de deux dominantes : sedan et SUV.
 

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