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Constructeurs

Carlos Ghosn voit s'envoler ses espoirs de libération

Publié le 21 décembre 2018

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Le président de Renault fait l'objet d'un troisième mandat d'arrêt à Tokyo, anéantissant ses espoirs de libération avant Noël. Le procureur le soupçonne d'avoir fait passer des pertes personnelles sur les comptes de Nissan.

 

Nouveau coup dur pour Carlos Ghosn, qui, depuis le 19 novembre 2018, vit sa garde à vue dans la prison de Tokyo au Japon. Alors que le tribunal de Tokyo avait rejeté l'extension de sa garde à vue, réclamée par le parquet, un nouveau mandat d'arrêt vient d'être émis par le procureur de Tokyo, basé sur de nouvelles charges. 

 

Cette nouvelle arrestation donne au parquet de Tokyo quarante-huit heures supplémentaires pour l'interroger. Selon le communiqué transmis, Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir "failli à sa fonction de PDG et d'avoir causé un préjudice à Nissan". Carlos Ghosn se voit donc également accusé d'avoir "imputé sur les comptes de la société Nissan des pertes d'investissements personnels". Une accusation, une nouvelle fois, démentie par le patron de Renault, selon les médias japonais.

 

Plus d'un mois de garde à vue...

 

Après une première période de garde à vue qui a duré près de trois semaines entre le 19 novembre et le 10 décembre, Carlos Ghosn s'est vu inculpé de minoration de ses revenus entre 2010 et 2015 sur un montant de 78 millions d'euros. La seconde accusation, qui devait élargir la période jusqu'en 2018 n'a pas été retenue par le parquet. Ce qui laissait supposer une possible libération sous caution du président de l'Alliance. Cette nouvelle accusation prolonge donc sa garde à vue dont la durée a déjà dépassé le mois !

 

Greg Kelly, bras droit de Carlos Ghosn et également accusé, ne fait pas, quant à lui, l'objet d'un nouveau mandat d'arrêt, et ses avocats ont déposé ce 21 décembre 2018 une demande de libération sous caution.

 

Ce rebondissement remet les projecteurs sur un système judiciaire japonais dont le monde entier découvre les dessous. Selon Me Lionel Vincent, avocat du barreau de Tokyo, interrogé par l'AFP, "le système pénal japonais a été révélé au grand jour à l'étranger. Ce n'est pas forcément la meilleure face du Japon, ce n'est pas bon pour le monde des affaires. Les dirigeants étrangers sont surpris de la brutalité de la procédure et craignent à tort d'être pris au piège de règles qu'ils ne connaissent pas et d'un système qu'ils ne maîtrisent pas ".

 

Carlos Ghosn aurait reconnu avoir signé des documents mentionnant des paiements qu'il était censé percevoir au moment de quitter Nissan, mais il assure, selon la presse, que ces montants n'étaient pas définitivement établis et n'avaient donc pas à être inclus dans les rapports publics de l'entreprise.

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