Carlos Ghosn prend rendez-vous avec l'Afrique

Face au club européen-américain de la presse, Carlos Ghosn, patron de l'Alliance, a mis en évidence l'importance névralgique que devrait prendre, à moyen terme, le continent africain dans l'activité de Renault et Nissan. Actuellement, le duo Renault-Nissan est déjà le deuxième constructeur sur ce continent, derrière Toyota. Renault est en position de force au nord, notamment en Algérie et au Maroc, tandis que Nissan est bien implanté au sud du Sahara.

"Même si la plupart de ces marchés restent aujourd'hui réduits en volume, il faut se préparer à leur éveil et bien positionner nos marques par rapport aux futurs clients", a souligné Carlos Ghosn, tout en reconnaissant qu'on ne pouvait pas prédire la date de décollage des marchés avec certitude. Cinq ans, sept ans, dix ans ?

Et de mettre en avant l'exemple du Nigeria : "Ce pays a un potentiel extraordinaire et je le compare volontiers au Brésil, même s'il est encore un peu moins peuplé." Explications en quelques chiffres : on compte environ 220 millions d'habitants au Brésil et, dans un contexte économique troublé, il s'y est immatriculé 3,2 millions de VN en 2014. Au Nigeria, on recense un peu plus de 170 millions d'habitants et le marché du VN s'est établi à quelque 50000 unités en 2014 ! Rappelons que Nissan vient de s'implanter industriellement au Nigeria via le groupe Stallion.

Carlos Ghosn a aussi tenu à rappeler l'importance de l'usine de Tanger, dotée d'une capacité annuelle de production de 400000 unités, et qui se pose en bon hub pour desservir d'autres marchés africains ou du Moyen-Orient.

Par ailleurs, le dirigeant de l'Alliance a affiché de grosses ambitions pour le lancement en tant que tel de Renault en Chine, à l'horizon 2016. A ses yeux, la marque peut légitimement viser une part de marché comprise entre 3 et 6%. Selon lui, ce n'est pas un handicap insurmontable d'arriver en retard sur ce marché si vous pouvez faire valoir des produits de qualité adaptés à la demande.