Carlos Ghosn offensif !

Selon Carlos Ghosn, président de l'Alliance Renault Nissan, le monde change et "des tendances lourdes pourraient bousculer sévèrement l'industrie automobile et la planète". Au premier rang desquelles on trouve l'explosion démographique, la hausse exponentielle programmée du parc automobile mondial (2,5 milliards de véhicules en 2050 contre moins d'un milliard aujourd'hui !) et les besoins en énergie. A ses yeux, dans leur ensemble, les constructeurs sont trop passifs face à ces défis d'envergure. Or, "mieux vaut se préparer de manière proactive que de réagir naïvement..."

Il estime que l'Alliance se prépare bien à ces changements, avec des axes de travail prioritaires : développer une approche multi-culturelle et internationale au sein du groupe, s'orienter avec détermination vers les véhicules ZE, nouer des partenariats stratégiques avec d'autres groupes pour réduire les coûts et optimiser les effets d'échelle. Il rappelle qu'en "1999, Nissan était un groupe fermé sur lui-même et égocentré. Avec des managers venant d'un seul pays et souvent des mêmes universités. Aujourd'hui, la moitié des dirigeants ne vient pas du Japon, sans doute le pourcentage le plus élevé dans l'industrie automobile".

Il a aussi loué la solidité de l'Alliance, qui existe depuis 12 ans déjà, stigmatisant cette longévité à l'aune du "cimetière des alliances ou des fusions manquées dans l'automobile ces 15 dernières années". Par ailleurs, il a confirmé l'objectif de "1,5 million de ventes de véhicules électriques dans le monde par l'Alliance d'ici 2016". Au final, il se déclare aussi optimiste pour l'avenir de l'industrie automobile : "La croissance et la prospérité doivent aussi être en adéquation avec les aspirations de la société pour une mobilité plus sûre, plus écologique, mais aussi plus accessible".