S'abonner
Constructeurs

Carlos Ghosn, arrêté au Japon pour fraude fiscale

Publié le 19 novembre 2018

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Visé par une enquête du fisc japonais pour des faits finalement confirmés par Nissan, Carlos Ghosn, arrêté par la justice japonaise, devrait rapidement quitter la présidence du conseil d'administration du constructeur.

Normal
0

21

false
false
false

FR
X-NONE
X-NONE

/* Style Definitions */
table.MsoNormalTable
{mso-style-name:"Tableau Normal";
mso-tstyle-rowband-size:0;
mso-tstyle-colband-size:0;
mso-style-noshow:yes;
mso-style-priority:99;
mso-style-parent:"";
mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;
mso-para-margin-top:0cm;
mso-para-margin-right:0cm;
mso-para-margin-bottom:8.0pt;
mso-para-margin-left:0cm;
line-height:107%;
mso-pagination:widow-orphan;
font-size:11.0pt;
font-family:"Calibri",sans-serif;
mso-ascii-font-family:Calibri;
mso-ascii-theme-font:minor-latin;
mso-hansi-font-family:Calibri;
mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-fareast-language:EN-US;}

 

Nissan a confirmé les informations du journal nippon Asahi Shimbun qui avançait que Carlos Ghosn était soupçonné par le fisc japonais de dissimulation d'une partie de son salaire. "Le parquet de Tokyo a demandé lundi soir" au dirigeant de 64 ans "de se rendre volontairement dans ses locaux pour des soupçons de violation de la loi". Ce qu'il a fait et l'a conduit à une arrestation.

 

Nissan, à l'occasion d'une conférence de presse lundi 19 novembre, a confirmé, après une enquête interne, que son président avait "pendant de nombreuses années déclaré des revenus inférieurs au montant réel". "En outre, de nombreuses autres malversations ont été découvertes, telles que l'utilisation de biens de l'entreprise à des fins personnelles", ajoute le groupe, qui va proposer au conseil d'administration de le "démettre de son poste rapidement". Un autre membre du conseil, Greg Kelly, devrait aussi être remplacé.

 

Le dirigeant français aurait, selon l'agence de presse japonaise Jiji, sous-évalué de cinq milliards de yens (38,9 millions d'euros) sa rémunération. Cette pratique, selon l'agence Kyodo, aurait commencé en 2011 et aurait duré plus de cinq ans.

 

En tant que PDG de Nissan, il avait touché pour la période d'avril 2016 à mars 2017 quasiment 1,1 milliard de yens (8,8 millions d'euros au cours de l'époque). En avril 2017, il avait laissé la direction générale à Hiroto Saikawa, tout en restant à la présidence du conseil d'administration de Nissan. Côté français, Carlos Ghosn gagne environ 7 millions d'euros par an au titre de PDG de Renault, qu'il dirige depuis 2009 (il en était directeur général depuis 2005). Ce qui a fait dire au président de la République, Emmanuel Macron, que l'Etat français sera "extrêmement vigilant à la stabilité" de Renault et de l'Alliance avec Nissan. Le mandat de Carlos Ghosn à la tête du Groupe Renault avait été renouvelé en juin dernier à l'occasion de l'assemblée générale du constructeur.

 

Renault a d'ailleurs communiqué dans la journée sur la situation : "Philippe Lagayette, Administrateur référent de Renault, en liaison avec les Présidents des Comités du Conseil d’Administration, Marie-Annick Darmaillac et Patrick Thomas ont pris connaissance du communiqué diffusé ce jour par Nissan. Dans l’attente d’informations précises émanant de Carlos Ghosn, Président-Directeur Général de l’entreprise, les Administrateurs consultés expriment leur attachement à la défense de l’intérêt du groupe Renault dans l’Alliance. Le Conseil d’Administration de Renault se réunira au plus vite."

 

A la Bourse de Paris, le titre Renault perdait 10 % au cours de cette journée du 19 novembre 2018, soit environ 2 milliards de capitalisation.

 

Reste à savoir maintenant quelles seront les conséquences de cette procédure sur les autres mandats de Carlos Ghosn. Rappelons qu'il préside également le conseil d'administration de Mitsubishi Motors, de Renault et de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. "S'il est arrêté, cela va chambouler l'Alliance dont il est la pierre angulaire", avait commenté avant les informations de presse sur son arrestation Satoru Takada, analyste au sein du cabinet d'études TIW.

 

Cette Alliance, unique dans l'industrie automobile, est aujourd'hui une construction aux équilibres complexes, constituée d'entreprises distinctes liées par des participations croisées non majoritaires. Renault détient 43 % de Nissan, qui possède 15 % du groupe au losange, tandis que Nissan possède 34 % de son compatriote Mitsubishi Motors. Même Daimler tient une petite participation et travaille avec Renault et Nissan sur des projets. Un ensemble qui permet un grand nombre de synergies. Elles se sont montées à 5,7 milliards d'euros en 2017 (+14 %). Et Carlos Ghosn avait annoncé vouloir atteindre "10 milliards de synergies annuelles d'ici fin 2022".

 

Les accusations portées contre Carlos Ghosn, qui a forgé seul cette Alliance en cumulant des fonctions comme aucun autre dirigeant d'entreprise de cette taille ne l'avait fait avant lui, portent un rude coup au trio franco-japonais qui revendique le titre de premier ensemble automobile mondial (VP+VUL), avec 10,6 millions de voitures vendues l'an dernier, dépassant ses rivaux Volkswagen (10,54 millions hors PL), Toyota (10,47 millions) ou GM (9,6 millions). Et l'Alliance vise 14 millions d'unités vendues dans le monde à l'horizon 2022. (avec AFP)

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle