BYD accélère ses ventes, mais voit ses bénéfices ralentir
+23 %. C'est la progression du chiffre d'affaires réalisé par le groupe BYD au cours des six premiers mois de l’année 2025. Le constructeur chinois a enregistré un chiffre d’affaires de 371,3 milliards de yuans (44,65 milliards d’euros) et un résultat net de 15,5 milliards de yuans (1,86 milliard d'euros), en hausse de 14 % sur un an. Ses réserves de trésorerie s’élèvent à 156,1 milliards de yuans (18,77 milliards d’euros).
En parallèle, l’entreprise annonce avoir investi 30,9 milliards de yuans (3,72 milliards d’euros) sur cette période en recherche et développement, marquant une augmentation de 53 %, un montant qui représente près du double de son bénéfice net.
"Ces investissements massifs en R&D illustrent la volonté de BYD de maintenir son avance technologique dans un secteur en pleine mutation", a indiqué le constructeur dans un communiqué. À titre de comparaison, le groupe Stellantis a investi sur toute l'année 2024, 5,8 milliards d'euros en R&D (+2,9 % par rapport à 2023).
Cap sur l'international
Entre janvier et juillet 2025, BYD a écoulé 2,49 millions de véhicules, soit une progression de 27,4 % sur un an. Les ventes à l’international ont plus que doublé, avec plus de 550 000 voitures particulières et pick-up livrés hors de Chine sur les sept premiers mois de l’année, dépassant déjà le volume total de 2024. L’entreprise table sur un million d’unités vendues à l’étranger d’ici la fin de l’année.
BYD est désormais présent dans plus de 112 pays et régions et pousse sérieusement au Brésil et en Turquie. En Europe, BYD a mis à la route 84 413 unités, soit des immatriculations en hausse de 290 %. En un an, sa part de marché est passée de 0,3 % à 1,1 %. En France, de janvier à juillet 2025, le constructeur a immatriculé 6 445 véhicules, en progression de 224 %.
Des résultats en demi-teinte
Si ces résultats sont globalement positifs, ils cachent une réalité plus contrastée. Au dernier trimestre, BYD a publié un bénéfice de 6,4 milliards de yuans (769 millions d’euros), en baisse de 30 % par rapport à ce que le marché boursier attendait, une première depuis cinq ans. Car comme tous les constructeurs chinois, BYD fait face à une guerre des prix intense qui nuit à la rentabilité de l’entreprise.
C’est pourquoi le constructeur, à l’instar de ses concurrents, cherche à tout prix à se développer à l’international. Les débouchés en Chine sont de plus en plus réduits, et surtout, le marché est en grande partie déficitaire. He Xiaopeng, le patron de XPeng, un des concurrents de BYD (bien que les deux entreprises n’aient pas du tout la même taille), a récemment indiqué : "(…) Rares sont les constructeurs automobiles chinois capables de garantir des bénéfices suffisants. Vendre une voiture entre 60 000 et 70 000 RMB (env. 8 000 euros) et ne gagner que 1 000 RMB (120 euros) revient à vendre de la ferraille".
Les sommes importantes engagées dans la recherche et le développement sont également fondamentales pour BYD qui, dans un marché très concurrentiel, doit continuer sans relâche à innover pour conserver sa place de leader. Voire assurer sa survie ? Selon He Xiaopeng : "Le cycle d’élimination directe des marques (il en existe 150 en Chine, NDLR) s’achèvera dans environ cinq ans et il ne restera que cinq constructeurs chinois. Aucun n’est à l’abri."
Dans un tel contexte, les analystes estiment que les 5,5 millions prévus pour 2025 par le constructeur seront difficiles à atteindre.
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