Bugatti bientôt vendue ?
Bugatti était un peu "la danseuse" de Ferdinand Piech. C'est lui, l'homme fort du groupe pendant des décennies, qui a porté et usé de son influence pour relancer la marque de Molsheim après son rachat en 1998. La Veyron débutera son tour du monde des salons au Mondial de Paris 2000 avant que le premier exemplaire soit livré à l'occasion du salon de Genève 2006 ! Depuis, la Veyron a laissé place à la Chiron mais une gamme Bugatti est encore loin d'être une réalité. La bonne nouvelle est qu'après des années de pertes, Bugatti est devenue rentable.
Cependant, selon nos confrères anglais de Car Magazine, la vente de Bugatti au petit constructeur croate Rimac aurait été approuvée par les dirigeants du groupe VW. Le dossier pourrait être voté par le directoire avant la fin de l'année indique le journal allemand Manager Magazin. Quelle est la valeur de Bugatti ? Difficile à dire mais une chose est sûre, Rimac n'a sans doute pas le cash nécessaire et la surface financière pour boucler une telle transaction. Selon Car Magazine, Porsche, déjà actionnaire de Rimac à hauteur de 15,5 %, pourrait voir sa part du capital augmenter dans la transaction. Rappelons que Rimac compte aussi Hyundai (14 %) et le fabricant de batteries chinois Camel Group (19 %) parmi ses actionnaires. Le fondateur Mate Rimac possède toujours 51 %.
Pourquoi vendre cette marque mythique ? Le groupe a changé, l'industrie automobile aussi. Comme les autres, mais avec le dieselgate en plus, VW doit investir massivement dans l'électrification de son portefeuille de produits, dans le redéploiement de ses usines, dans sa transformation digitale pour devenir un acteur de la mobilité, etc. Dans ce contexte, Bugatti, mais aussi, pourquoi pas, Lamborghini, Bentley ou Ducati, semblent être loin des priorités du moment.
Pourtant le groupe a déjà évoqué l'avenir de ses modèles les plus sportifs et leur nécessaire conversion à l'électricité. Porsche et Audi travaillent d'arrache-pied dans ce domaine. Pourquoi donc s'appuyer sur Rimac pour électrifier Bugatti alors que les plateformes dédiées à l'électrique existent déjà dans le groupe ? Car une hypercar électrique ne peut pas être construite sur des plateformes de relativement grandes séries. Lors de l'entrée de Porsche au capital du croate en 2018, Lutz Meschke, vice-président du directoire de Porsche à l'époque, avait expliqué : "Nous pensons que les idées et les approches de Rimac sont extrêmement prometteuses, c’est pourquoi nous souhaitons entrer en étroite collaboration avec l’entreprise sous la forme d’un partenariat de développement."
Dans cette hypothèse où Bugatti entrerait dans le giron de Rimac, une chose est sûre, les voitures de Molsheim, même converties aux watts, resteront des supercars. La base pourrait être celle de la Rimac C Two, 100 % électrique, affichant une puissance de 1 914 chevaux. Dans tous les cas, cette transaction apparaît comme l'occasion de "sortir" Bugatti du groupe sans toutefois en perdre totalement le contrôle et d'avoir accès à des technologies de pointe et de faible diffusion sans mobiliser de ressources en R&D.
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