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Constructeurs

Bruno Le Maire assure le service "après-vote"

Publié le 10 juin 2022

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Après la décision du Parlement européen, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a reçu les patrons de Renault et Stellantis et l'ensemble de la filière automobile. Un service "après-vote" qui s'annonce difficile pour le locataire de Bercy.
Bruno Le Maire, minstre français de l'Economie. ©Union Européenne

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a reçu, vendredi 10 juin 2022, les représentants de la filière automobile française, après le vote des eurodéputés sur la fin des moteurs thermiques en 2035. Pour l'heure, la teneur des échanges n'a pas été révélée.

 

Cela étant, la veille, le locataire de Bercy avait évoqué le vote du Parlement européen et la rencontre à venir : "Il s'agit d'une véritable révolution mais positive", avait indiqué Bruno Le Maire sur le plateau de France 5, "mais cela va nous demander des travaux considérables, pour nous puissance publique". "Dès demain, je verrai Luca de Meo, le président de Renault, le président de Stellantis M. Tavares, je verrai l'ensemble de la filière automobile, les sous-traitants, pour qu'on regarde comment est-ce qu'on continue à accompagner le secteur", a-t-il ajouté, évoquant notamment "les fonderies où 12 000 ouvriers travaillent, il faut les accompagner, les former, pour qu'ils puissent retrouver un emploi dans cette filière industrielle."

 

A lire aussi : Fin de vente des véhicules thermiques : entre "sabordage" et "saut dans le vide"

 

"Ensuite il faut accélérer la production de capacités, par exemple sur les batteries électriques, on a déjà construit trois usines, il faut qu'on continue à construire des usines de batteries électriques de façon à ce que nos véhicules électriques soient produits au maximum en France. Et puis bien entendu installer des bornes de recharge", a souligné le ministre. Sans oublier "un point majeur, il faut produire beaucoup d'électricité", a mis en avant Bruno Le Maire.

 

Il a souligné qu'il "y a des investissements colossaux à faire, je ne suis pas sûr que les industriels automobiles, et en particulier les sous-traitants, puissent les faire tout seuls. J'aimerais que l'État français puisse apporter une aide financière, on l'a prévu, à l'ensemble de la filière pour les accompagner."

 

Vers une clause de revoyure ?

 

Plus tôt dans la journée, l'Association européenne des constructeurs d'automobiles (ACEA) avait indiqué que l'industrie automobile prendrait le virage électrique mais qu'il faudrait vérifier avant 2030 si la demande et le réseau de bornes suivent.

 

"Une clause de revoyure doit être prévue à mi-chemin pour définir des objectifs post-2030", a ainsi plaidé Oliver Zipse, président de l'ACEA et PDG de BMW, dans un communiqué. "Il faudra sans doute une clause de revoyure dans cinq ou sept ans afin de voir où nous en sommes", a déclaré le ministère de l'Economie sur le plateau de France 5.

 

Tandis que Volvo ou Ford, entre autres, soutiennent ce virage électrique, les représentants des constructeurs allemands et français l'ont sévèrement condamné. "On va tenir nos engagements, mais c'est un grand saut dans le vide et un sabordage industriel", a condamné le président de la Plateforme française de l'automobile, Luc Chatel.

 

"On leur laisse un boulevard sur le thermique pendant douze ans"

 

"Les constructeurs chinois, les Américains vont continuer à faire du thermique. On choisit la technologie sur laquelle la Chine a dix ans d'avance et on leur laisse un boulevard sur le thermique pendant douze ans", a souligné Luc Chatel à l'AFP.

 

"Le Parlement européen a pris une décision contre les citoyens, contre le marché, contre l'innovation et contre les technologies modernes", a protesté de son côté Hildegard Müller, présidente de la fédération des constructeurs allemands VDA. La fédération recommande une révision en 2028, "au cours de laquelle l'objectif final après 2030 sera décidé". (avec AFP)

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