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Constructeurs

Brève embellie financière pour les constructeurs au troisième trimestre 2020

Publié le 3 décembre 2020

Par Alice Thuot
4 min de lecture
Les dernières données financières compilées par EY montrent que les constructeurs ont, dans leur globalité, pu tirer leur épingle du jeu durant le troisième trimestre 2020. Sur l’ensemble de l’année, les effets de la crise sanitaire ont en revanche fortement pesé.
Entre juillet et septembre 2020, les constructeurs ont pu profiter d'une marge en hausse.
 
 
Comme chaque trimestre, EY s’est penché sur la santé financière des 17 principaux constructeurs, à travers quatre indicateurs : les ventes, le chiffre d’affaires, le résultat d’exploitation et la marge. Alors que les deux premiers trimestres avaient logiquement été fortement impactés par la crise sanitaire, les constructeurs observés ont pu profiter d'une accalmie entre juillet et septembre 2020.
 
Durant cette période, les 17 plus grands constructeurs automobiles ont  vendu moins de véhicules que pendant la même période de l’année précédente, avec un repli de 5 % et un volume de 17,2 millions de véhicules. Le chiffre d’affaires a subi une diminution d’ordre similaire, -4,9 % précisément, pour s’établir à 394 milliards d’euros, avec, toutefois, de très fortes disparités des évolutions entres constructeurs. Mais au delà de ces deux mauvaises nouvelles, deux autres indicateurs laissent entrevoir du positif.
 
Les constructeurs américains au plus haut
 
Le résultat d’exploitation d’abord : il s’affiche en hausse entre juillet et septembre, de 5,6 %, hors constructeurs français, dont les données ne sont pas disponibles. Cet EBIT, à taux de change constant, a ainsi progressé de 1,3 milliard d’euros, pour atteindre 23,9 milliards d’euros. Un niveau encore jamais atteint durant ce périmètre du troisième trimestre, et donc, un record par rapport à celui précédemment établit en 2016, à 22,9 milliards d’euros.
 
Tous les constructeurs n’ont toutefois pas été logés à la même enseigne. Tandis que les allemands et japonais ont souffert, avec une chute respective de leur résultat d’exploitation de 14 % et 17 %, à 8,2 et 6,6 milliards d’euros, les signaux ont été au vert pour les constructeurs américains, dont l’EBIT a explosé de 99 % pour atteindre 9,2 milliards d’euros. Ford, Tesla et GM sont en effet les constructeurs qui ont vu leur résultat d'exploitation le plus progresser par rapport à la même période de l’année précédente, de respectivement 206 %, 193 % et 78 %. GM s’impose ainsi comme le constructeur avec le plus fort résultat d’exploitation, de 4,2 milliards. Il est suivi de Toyota (4,1 milliards) et Volkswagen (3,1 milliards).
 
GM champion de la marge 
 
Conséquence de ces résultats, la marge moyenne des constructeurs, dont les données sont disponibles, s’est accrue entre le troisième trimestre 2019 et 2020. Elle passe de 5,8 % à 6,5 %, un niveau sensiblement supérieur à la croissance moyenne de 6,1 % observée durant les troisième trimestres de ces 10 dernières années. Ici encore, tous les constructeurs n’ont pas été homogènes dans leurs performances, avec les mêmes constats.
 
Les constructeurs japonais et allemands ont souffert avec une marge en repli respectivement de 0,7 et 0,3 point, soit 6,5 et 5,8 %. Les américains sont venus augmenter la moyenne avec une marge en hausse de 4,7 points, soit 9,6 %. Dans le détail, GM sort encore comme le grand vainqueur avec une marge qui culmine à 13,7 % sur le troisième trimestre 2020, contre 7,7 % un an plus tôt. Tesla et Suzuki suivent avec une marge de 8,7 %, doublée pour Tesla et augmentée de 2 points pour le japonais. A l’autre bout du spectre, tous les autres constructeurs asiatiques, dont Mitsubishi avec une rentabilité qui a plongé à -8,5 %, Hyundai (-1,1 %) ou encore Mazda (-1 %).
 
Une année 2020 compliquée
 
Malgré ces bonnes performances trimestrielles, 2020 dans son ensemble risque de se solder par un bilan bien négatif. Sur le cumul de l’année, le chiffres d’affaires des 17 constructeurs affiche déjà un repli de 18,4 %, soit 235 milliards d’euros de perdus. La marge affiche quant à elle un repli de 3,1 points (hors constructeurs français), pour se limiter, en moyenne, à seulement 2,1 %, contre 5,2 % lors de la même période de 2019.
 
Avec des sorts très divers : Tesla domine une nouvelle fois le classement avec une marge de 6,6 %. L’Américain est suivi de Suzuki et GM (5,6 %) puis de Toyota (4,8 %). Les asiatiques se retrouvent une nouvelle fois en bas de tableau, à commencer par Mitsubishi (-6,2 % de marge), Nissan (-4,6 %), et Mazda (-2,1 %). Depuis le début de l’année, les ventes ont connu un recul de 22 % pour passer de 55,9 millions d’unités à 43,7 millions.
 
 
Source : EY
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