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Constructeurs

Béatrice Foucher, DS Automobiles : "Nous sommes partiellement préservés des effets de pénurie"

Publié le 3 septembre 2021

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
En marge du lancement de la nouvelle DS4, la directrice de DS Automobiles s'est exprimée sur le contexte de la rentrée. La marque premium française subirait moins les affres de la crise des composants et poursuit sereinement ses ouvertures de sites.

Journal de l'Automobile. Quelle lecture faites-vous des statistiques d'immatriculation de DS Automobiles en France ?

Béatrice Foucher. Elles sont le reflet d'une situation toute particulière. DS Automobiles se trouve actuellement entre l'année 2019 et l'année 2020, c'est-à-dire entre notre dernier bon exercice de référence et celui marqué par les confinements. Je ne sais pas si la crise de la Covid est derrière nous, mais nous percevons des signes de reprise et une activité professionnelle qui rebondit.

 

JA. Comment le phénomène de pénurie de composants vous impacte-t-il ?

BF. Quand une usine se voit contrainte de stopper les machines faute de composants pour produire, naturellement nous en subissons les conséquences. J'espère que le second semestre 2021 sera meilleur que le premier. Mais dans le groupe, notre marque jouit d'un statut particulier. La profitabilité unitaire de nos ventes et notre contribution à la diminution du niveau moyen de CO2 grâce à la forte pénétration des versions électrifiées, nous donnent une certaine priorité sur l'attribution des stocks de composants disponibles. Nous sommes donc partiellement préservés des effets de pénurie.

 

JA. Les distributeurs de diverses marques rapportent cependant des baisses significatives de stock. Dans quelle situation se trouvent les vôtres ?

BF. Disons que le stock DS a fortement baissé chez le constructeur car nous avons facturé et acheminé toutes nos productions. Même constat dans les concessions, où les clients ont été livrés. Nous fonctionnons en flux tendu. Ce qui n'a pas forcément une connotation négative. La gestion des stocks s'assainit avec une rotation plus rapide et les trésoreries s'en portent mieux. Nous aimerions cependant que la production reparte à la hausse pour pouvoir aussi prendre plus de commandes.

 

JA. Quel est le niveau de rentabilité ?

BF. Je n'ai pas de chiffre à communiquer, mais compte tenu des rythmes de vente, il est légitime de penser que la rentabilité des concessions DS Automobiles n'est pas à son sommet. En plus, chaque pays a eu son système de soutien financier aux entreprises et cela provoque des variations dans les bilans 2020. En revanche, il faut souligner que l'augmentation du parc roulant profite aux ateliers qui augmentent le nombre d'entrées. Je pense que l'un compense l'autre.

 

Lire aussi : Les distributeurs touchés de plein fouet par la crise des semi-conducteurs

 

JA. Vous avez évoqué un élargissement de la couverture territoriale, quelles sont les prochaines étapes ?

BF. Nous allons ouvrir notre premier point de vente DS Automobiles en Croatie. Ce sera le 42e pays. En parallèle, nous poursuivons les inaugurations de DS Store pour compléter la couverture. D'ici à la fin de l'année 2021, le réseau passera alors de 421 à 442 sites à travers le monde.

 

JA. Cette densification du maillage se fait dans un contexte de réflexions quant à l'avenir de la distribution physique. Quelles sont vos positions ?

BF. DS Automobiles est une marque en phase de conquête et de gain de notoriété. Nous dépendons donc des points de vente pour aller à la rencontre des consommateurs et leur permettre de venir découvrir nos produits. Les concessionnaires sont des acteurs majeurs à long terme. En complément, nous développons le digital. Il est difficile de dire à quelle vitesse ce canal s'installera dans le paysage. Tout dépendra des ouvertures vers les services tiers comme l'accès au financement en ligne. Mais par habitude, notre clientèle premium s'avère toujours curieuse des nouvelles solutions et montre un appétit pour les achats en ligne. Ce qui nous impose une précision technologique d'une part et une simplification de la gamme d'autre part.

 

JA. L'électrification jouera-t-elle en votre faveur ?

BF. En effet, cela va simplifier l'achat par rapport à des gammes thermiques. Il faudra un peu de temps néanmoins pour avoir un volume conséquent d'acheteurs et une maturité vis-à-vis des niveaux de puissance. Nous devons aussi accompagner les concessionnaires qui doivent se sentir à l'aise avec l'acte de vente en ligne.

 

Lire aussi : DS à l'heure 100 % électrique

 

JA. DS Automobiles est une marque de conquête. De fait, il convient de maîtriser la chaîne logistique du VO. Quels sont les chantiers engagés ?

BF. C'est un secteur de l'activité des plus passionnants qui appartient à des experts. Dans le commerce de véhicules d'occasion, il y a beaucoup d'argent à gagner et beaucoup d'argent à perdre aussi. Nous voulons faire du label DS Certified un levier de création de confiance. Notre premier chantier sera de développer ce label VO et encourager une implication forte des distributeurs dans chacun des points de vente de tous les pays. Il n'est pas question d'un jeu de la carotte et du bâton, mais d'un soutien du quotidien.

 

JA. Parlons d'un autre pays, la Chine. Quelle stratégie pour relever les défis ?

BF. Nous y sommes, nous n'en partirons pas. Le gigantisme complexifie la situation. Il faut peser suffisamment lourd dans les ventes pour financer la communication et gagner des parts de voix. En face, nous avons des constructeurs locaux qui attendent depuis longtemps et qui ont soif d'exister. D'une manière générale, je pense que la situation va se tendre pour toutes les marques étrangères. Nous poursuivrons nos efforts, mais il ne faut pas oublier que l'Europe représente 85 % de nos activités. Les priorités sont donc plus proches de la France.

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