“Aux nouveaux standards d’ici fin 2015”
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quel bilan tirez-vous de l’exercice 2013 où vos immatriculations ont reculé de 13,9 %, à 19 336 unités ?
LUC CHAUSSON. Une année paradoxale où, effectivement, nos résultats sont en retrait malgré le lancement de cinq nouveautés ou facelifts. La gestion des transitions entre les anciens et nouveaux modèles n’a pas été optimum avec bien souvent un décalage assez important entre l’arrêt de la production et l’arrivée effective des nouveautés. Ceci explique pourquoi nous sommes en retard sur notre plan de marche.
JA. Ces transitions sont maintenant derrière vous, quelles sont vos ambitions pour 2014 ?
LC. Grâce aux nouveautés de 2013 qui joueront à plein en 2014, nous visons une part de marché comprise entre 1,2 et 1,3 % (N.D.L.R. : 1,1 % en 2013). Mais nous pourrons également compter en 2014 sur de nouveaux modèles et de nouveaux dérivés comme l’Octavia Scout, qui est très attendue par notre clientèle. De quoi encore renforcer la position de la gamme Octavia qui talonne aujourd’hui la Fabia, notre best-seller. L’Octavia a notamment été très appréciée par les clients professionnels qui représentent aujourd’hui 25 % de nos ventes.
JA. Vous évoquez la Fabia, ce sera l’une des grosses nouveautés de l’année pour la marque ?
LC. C’est effectivement un modèle fondamental pour nous puisqu’elle évolue sur le segment le plus important du marché français. La nouvelle Fabia devrait être dévoilée lors du prochain Mondial de Paris et elle devrait arriver dans les showrooms d’ici la fin de l’année.
JA. Les nouveautés s’enchaînent, une tous les six mois, comme annoncé. Cependant, compte tenu des évolutions du marché, votre objectif à l’horizon 2016 est-il toujours d’actualité ?
LC. Même si nous avons pris un peu de retard, car effectivement nous n’imaginions pas un tel recul du marché, notre volonté est toujours d’atteindre 2 % d’ici 3 à 4 ans. Bien que de nouveaux modèles soient encore appelés à compléter notre gamme, avec l’arrivée ces derniers mois des Rapid et Rapid Spaceback notamment, qui évoluent sur des segments de volume, nous couvrons maintenant 80 % du marché et disposons des outils nécessaires pour bien travailler.
JA. Dans le contexte 2013 que vous venez de décrire, quelle a été la rentabilité de votre réseau ?
LC. La rentabilité moyenne du réseau a été de 0,4 %. Compte tenu du recul du volume VN, mais aussi de la pression sur les marges, ce chiffre n’est pas un mauvais résultat. Mais nous voulons revenir au plus vite, dès 2014, au moins au même niveau qu’en 2011, où nous avions atteint 1,4 %. Nous connaissons aujourd’hui les axes d’améliorations pour retrouver ce niveau.
JA. Vous venez juste d’inaugurer la première concession française aux nouvelles normes, à Toulouse. Est-ce le bon moment pour demander des investissements à vos distributeurs et à quelles dates les travaux doivent-ils être achevés ?
LC. L’ensemble du réseau doit être aux nouveaux standards d’ici fin 2015. Quant au moment d’investir, je dirais qu’il s’agit du bon moment. Premièrement, compte tenu du contexte économique global, que l’on parle de construction ou de rénovation d’un site, la facture sera moins élevée. Ensuite, d’un point de vue automobile, le marché français est arrivé à un plancher et il ne peut que repartir. Il s’agit vraiment du bon moment pour que le réseau s’engage dans cette démarche.
JA. Vous présentez ici le concept Vision C. Faut-il y voir le style de la future Superb ?
LC. Ce concept nous renseigne effectivement sur la future évolution de style des futures Skoda, mais surtout, il nous rappelle en fait, que Skoda a fabriqué dans l’entre-deux-guerres des modèles qui seraient aujourd’hui qualifiés de Premium. Nous voulons créer davantage d’émotion avec nos futurs modèles sans toutefois oublier la rationalité qui caractérise nos produits et qui participe à notre succès.
JA. Cette volonté d’offrir plus d’émotion n’est-elle pas contradictoire avec votre positionnement actuel, qui semble par ailleurs assez bien compris par vos clients ?
LC. Nos aspects rationnels et les atouts de Skoda ne vont pas disparaître. Nous voulons simplement y ajouter plus de séduction, par le style, car ce facteur est un déclencheur d’achat puissant. Je suis ravi que Skoda ose prendre un virage stylistique aussi tranché que celui-là. C’est fondamental dans une industrie automobile focalisée sur le CO2, la consommation, etc. Il ne faut pas oublier le rêve. Nos ingénieurs travaillent énormément sur chaque véhicule, mais au final, il faut que les gens aient envie de l’acheter.
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