Audi prépare l'avenir

Pour la première fois de son histoire, le chiffre d'affaires du groupe Audi a franchi le cap des 60 milliards d'euros. Un chiffre deux fois plus élevé qu'il y a huit ans. De cette activité, Audi a dégagé un bénéfice d'exploitation de 5,1 milliards, avant charges exceptionnelles, lui permettant d'afficher une marge opérationnelle de 8,4 %. En incluant les résultats de la Chine, cette marge opérationnelle serait supérieure d'un point. Par charges exceptionnelles s'entend, comme pour le groupe VW, les charges toujours en grande partie liées à l'affaire du Diesel. Pour l'exercice 2017, elles représentent 387 millions d'euros et font ainsi retomber le résultat opérationnel à 4,7 milliards et la marge du même nom, à 7,8 %.

Le patron d'Audi, Rupert Stadler, s'attend encore à vivre une année 2018 "pleine de défis" avant que l'offensive produits actuelle, et dans les mois à venir, commence à avoir un impact sur les ventes et les résultats financiers. Mais le dirigeant d'Audi ne manque pas d'ambitions : "Nous entendons jouer un rôle clé dans le bouleversement qui attend notre industrie", a-t-il déclaré. "Nos activités de développement et nos investissements se chiffreront à plus de 40 milliards d'euros d'ici 2022 et, afin de préparer Audi à cette mission, nous avons mis au point un plan Action et transformation."

En 2017, Audi a livré 1 878 100 véhicules à travers le monde (+0,6 %), établissant ainsi un nouveau record. Les records étant faits pour être battus, Audi va tenter de l'effacer dès cette année avec pas moins de vingt lancements sur l'exercice. "La plus grande offensive produits de (son) histoire", indique la marque. L'heure est également aux watts. En effet, à l'image du groupe, Audi va lancer vingt modèles électriques d'ici à 2025 et ces derniers devront représenter un tiers de ses ventes à cette échéance. Rupert Stadler a d'ailleurs renseigné sur l'un de ces futurs modèles électriques. Il s'agira d'un coupé 4 portes Gran Turismo, baptisée pour l'heure e-tron GT, qui sera le fer de lance de cette gamme électrique au début de la prochaine décennie. Plus proche de nous, l'Audi e-tron, le SUV 100 % électrique qui a fait un salon de Genève particulier en roulant dans les rues de la ville en restant sous une bâche, sera lancé dès cette année. Comme prévu, il sortira, comme ses batteries, de l'usine de Bruxelles. Cela implique un jeu de chaises musicales puisque l'A1 va ainsi regagner Martorell, poussant le Q3 vers la Hongrie.

Enfin, la Chine. Le pays stratégique où Audi a vendu 597 866 exemplaires l'année dernière (+1,1 %) est aussi au centre des préoccupations. Ainsi, la marque aux anneaux, avec son partenaire FAW, va mettre l'accent sur les SUV électriques. Plus largement, la marque annonce dix SUV, sans prédécesseur, dont sept produits en Chine, au cours des cinq prochaines années. En 2022, le portefeuille d'Audi-FAW aura ainsi été doublé. Mais la firme d'Ingolstadt veut continuer à gagner du terrain en Chine et a entamé des discussions avec SAIC, l'autre partenaire du groupe VW dans le pays.