Après un semestre chaotique, l'avenir incertain de Maserati chez Stellantis
Ce devait être le joyau de la couronne… Le scénario était clair : Maserati devait devenir “La” marque de luxe désirée voire jalousée dans le monde entier et véritable vache à lait en sommes sonnantes et trébuchantes, mais aussi un actif financier monétisable sur le marché. Carlos Tavares, patron de Stellantis, rêvait de faire de Maserati le nouveau Ferrari, avec option IPO pour en tirer du cash. Ce dernier scénario faisait d'ailleurs l'objet de toutes les spéculations dans les salles de marché.
Un semestre médiocre
Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. Ils sont même décevants. La marque de luxe italienne vient de signer un premier semestre 2024 médiocre : des ventes divisées par deux (6 000 immatriculations contre 15 300 au S1 2023), une marge opérationnelle dans le rouge vif (-13 % contre +9 % un an auparavant). Maserati est loin d'atteindre les 75 000 ventes en 2025, objectif fixé en 2020 par Mike Manley, ancien patron de Fiat Chrysler Automobiles (l’ancienne entité qui a fusionné avec PSA pour créer Stellantis).
Pour la directrice financière de Stellantis, Nathalie Knight qui a qualifié ces résultats de “décevants”, la question de l’avenir de Maserati est désormais sur la table. Lors d’un échange avec les analystes à l’occasion de la présentation des résultats du groupe automobile, elle a déclaré qu'il pourrait y avoir “un moment donné dans l'avenir” où le groupe examinerait “quel est le meilleur endroit” pour la marque de luxe, rapporte Automotive News.
Menace de fermeture
Carlos Tavares, lui, a été encore plus explicite. Le patron du groupe Stellantis a indiqué que les marques qui ne gagnaient pas d’argent seraient fermées. Il a jugé que le coût de la transition énergétique en cours dans le secteur ne laissait pas de place à des foyers de pertes. Ces déclarations visaient à rassurer les investisseurs alors que le groupe Stellantis venait de publier des résultats semestriels en forte baisse (marge opérationnelle passée de 15 à 10 %, profits divisés par deux…).
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Maserati souffre d’un trou d’air dans sa gamme. Fin 2023, la marque a arrêté la commercialisation des Ghibli et Quattroporte, et en mars, c’était au tour du Levante de sortir du catalogue. Mais les ventes du Grecale, SUV prometteur de moins de deux ans, ont plongé de 42 % sur le semestre.
Un renouvellement de gamme qui tarde
Et l’avenir semble incertain puisque plusieurs modèles annoncés ont déjà pris du retard. Le successeur du Levante arrivera en 2028, soit presque quatre ans de retard par rapport au calendrier initial.
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La nouvelle génération du Quattroporte est prévue pour 2027, accusant trois ans de report.
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