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Constructeurs

À l'heure de nouvelles négociations sociales, Renault prépare sa transformation en mode agile

Publié le 25 septembre 2024

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
La transformation du constructeur et plus particulièrement des équipes d'ingénierie sont au cœur des négociations sociales qui ont débuté le 26 septembre 2024 chez Renault. L'agilité et la vitesse d'exécution des projets sont la base du nouveau plan social triennal.
nouveau plan social triennal chez renault 2024-2027
La transformation du constructeur et plus particulièrement des équipes d'ingénierie seront au cœur des négociations sociales qui débutent le 26 septembre 2024 chez Renault. ©Olivier Martin-Gambier-Renault

Deux salles, deux ambiances. Pendant que Volkswagen entame des discussions houleuses avec le syndicat IG Metal sur fond de fermetures d'usines, Renault prépare activement l'ouverture de son nouveau plan triennal social.

 

Si l'envoi d'un courrier cet été de la part de la direction invoquant la "survie" du constructeur a pu alarmer les salariés, les syndicats évitent de crier au loup. "La situation de Renault s'est nettement améliorée depuis l'arrivée de Luca de Meo. Les résultats se sont redressés depuis le lancement du plan Renaulution, mais le contexte international et le marché ont profondément évolué. C'est d'ailleurs la préoccupation de tous les constructeurs européens", précise Guillaume Ribeyre, délégué syndical central du groupe Renault à la CFE-CGC, première organisation syndicale du constructeur en France.

 

Parmi les thèmes qui transpirent à la veille des premières discussions, qui s'ouvrent le 26 septembre 2024, le groupe préfère évoquer un vaste plan de transformation. "L'objectif est la transformation de l'entreprise, des process et des compétences, le tout dans une optique d'excellence", affirme un porte-parole du constructeur.

 

Apprendre à travailler plus vite

 

L'arrivée des constructeurs chinois, mais aussi les performances de Tesla donnent du fil à retordre à leurs homologues européens. Alors qu'il y a peu, les temps de développement d'un nouveau véhicule se comptaient en années, il s'agit aujourd'hui de parler en mois. 24 mois : ce sera désormais le délai pour lancer un modèle, comme l'évoquait Luca de Meo à propos de la nouvelle Twingo électrique.

 

"Pour y parvenir, je casse les pieds à tout le monde", s’amuse le patron du groupe Renault. "La vitesse est très importante face à des concurrents chinois, qui y parviennent. Nous devons également être capables de le faire", évoquait-il, lors d’une rencontre avec la presse au salon de Genève. "On vit dans un monde qui est beaucoup plus incertain où nous ne pouvons plus attendre quatre ans pour réagir."

 

Pour la CGT, les équipes d'ingénierie sont sans doute les premières visées par cette nouvelle organisation. Mais l'inquiétude existe également du côté des usines. "Les démarrages commerciaux des véhicules sont difficiles. Il pourrait y avoir de la casse et des départs sous forme de ruptures conventionnelles ou de dispenses d'activités. Mais la réforme des retraites risque de compliquer les choses."

 

Pas de suppression de postes mais pas d'embauches non plus

 

L'accord social précédant, baptisé Re-Nouveau, a entraîné près de 3 000 départs en 2021 et de 1 700 en 2022. Les effectifs du groupe s'élèvent désormais à 38 101 salariés. Pendant cette même période, 4 500 personnes ont été embauchées dont 2 500 cols ouvriers et 2 000 cadres.

 

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Si les équipes de l'ingénierie, désormais dirigées par Philippe Krief, sont les premières visées, c'est avant tout parce qu'"elles sont au cœur du réacteur", selon le constructeur. Gilles Le Borgne, son prédécesseur, a entamé la mue de ce département dès son arrivée en 2020. "Mais il faut aller plus loin, appliquer les mêmes principes qui ont conduit à la création d'Ampere, comme l'agilité avec des équipes plus petites", explique-t-on chez Renault.

 

Mais pour l'instant, les syndicats ne s'attendent pas à d'annonces précises dès demain. Les sujets prioritaires concerneront la protection sociale des salariés, comme la mutuelle, l'organisation du temps de travail, la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP). Des sujets auxquels les syndicats souhaitent ajouter le partage de la valeur.

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